Robert Schumann
. Le musicien et la folie
Collection Bibliothèque des Idées
Gallimard
Parution
Le secret de la création artistique est-il impénétrable ? La question suscite périodiquement des mouvements contraires : on cherche à l'éclairer par les nouvelles conquêtes du savoir ou l'on s'en défend comme d'une sorte de sacrilège. Et le romantisme, qui parle tant de lui-même et invente pour ainsi dire la notion de génie, tout près de la situer en marge de la raison, fait figure de tentateur.
Le musicien, bien moins souvent étudié que le poète ou le peintre, semble échapper mieux encore à l'investigation. La folie de Schumann a pu servir à «expliquer» ses chefs-d'œuvre, mais elle se vengeait en condamnant du même coup une grande part de sa musique, qu'on ne connaissait pas car on ne l'écoutait pas. Ce que la musicologie et la psychologie ont découvert depuis lors remet en présence d'une interrogation devant laquelle Freud lui-même, si prudent lorsqu'il s'agit de l'art, a toujours manifesté quelque chose comme la crainte du tabou. Partant de la folie, l'auteur construit une enquête où c'est finalement la musique elle-même qui dévoile, plus que la vie de l'auteur, la logique énigmatique de la création.
Le musicien, bien moins souvent étudié que le poète ou le peintre, semble échapper mieux encore à l'investigation. La folie de Schumann a pu servir à «expliquer» ses chefs-d'œuvre, mais elle se vengeait en condamnant du même coup une grande part de sa musique, qu'on ne connaissait pas car on ne l'écoutait pas. Ce que la musicologie et la psychologie ont découvert depuis lors remet en présence d'une interrogation devant laquelle Freud lui-même, si prudent lorsqu'il s'agit de l'art, a toujours manifesté quelque chose comme la crainte du tabou. Partant de la folie, l'auteur construit une enquête où c'est finalement la musique elle-même qui dévoile, plus que la vie de l'auteur, la logique énigmatique de la création.