Pascal Vituret

Collection Blanche
Gallimard
Parution
Pascal Vituret est un «fils de famille», – un de ces fils de famille qui ont à la fois la honte d'une condition privilégiée, la paresse de rien entreprendre pour tâcher de justifier leur privilège, la lâcheté de se croire faibles, et d 'admettre cette faiblesse comme une excuse. Pascal Vituret a l'orgueil de cette faiblesse. Il a, aussi, mauvaise conscience, et il jouit de cette mauvaise conscience comme d'un poison que l'on aime. Incapable d'amour, incapable de haine, il aboutira au fratricide sans même l'exuse d'une passion ; il devient assassin sans le faire tout à fait exprès, – et son geste répond peut-être à un désir lointain, profond, dont il n'a jamais osé prendre exactement conscience, mais il n'est même pas l'acte d'une volonté.
On discutera sans doute pour savoir à quelle «école» appartitent l'auteur de Pascal Vituret. Le long roman, dont l'action tient presque toute en vingt-quatre heures, combine avec art et sans préjugés d'école, le réalisme le plus exact et l'onirisme le moins calculé, le tragique le plus cruel et la poésie la plus pure. On parlera aussi d'influence, et les noms de Faulkner, de Dostoïevsky viendront les premiers à l'esprit. Peinture sans pitié des mœurs de la bourgeoisie, analyse profonde des sentiments complexes, étude poussée et émouvante d'un cas pathologique, Pascal Vituret est tout cela, – et c'est tout cela qui en fait un livre réussi.
Le lecteur gardera longtemps le souvenir de ce François Vituret, – «l'idiot» – celui qui vit au milieu du mépris et des colères de sa famille, – la plus pure image de victime qui soit.
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