Collectif
Otto Dix
. Dessins d'une guerre à l'autre
Édition publiée sous la direction de Christian Derouet. Préface d'Alfred Pacquement, avant-propos de Bruno Racine
Coédition Gallimard/Centre Pompidou
. Essais d'Ulrike Lorentz et Rainer Rochlitz traduits de l'allemand par G. Roux-Faucard
Collection Livres d'Art
Gallimard
Parution
Autour des tableaux Souvenir de la salle des miroirs à Bruxelles (1920) et du Portrait de la journaliste Sylvia von Harden (1926), deux chefs-d'œuvre du peintre allemand Otto Dix (1891-1969) conservés au Musée national d'art moderne, sont regroupés thématiquement quelques-uns des dessins les plus aboutis de l'artiste : dessins de guerre et gravures du Kriegsmappe, aquarelles violentes, autoportraits qui passent du narcissisme à l'anxiété, nus de femmes, pauvrettes enceintes, folles égarées, vieilles défigurées, enlevés d'un trait vrai et impitoyable. Dix dépasse par le talent, par la vision, les limites mal définies de la Neue Sachlichkeit (Nouvelle Objectivité).
Professeur à l'Académie des beaux-arts de Dresde, Otto Dix met au point les cartons de son terrible triptyque, La Guerre (1929-1932). L'enseignant réapprend la technique des vieux maîtres. Moins outré, son dessin est plus lumineux : études de draperies, de mains, de têtes, à la sanguine, à la pointe d'argent. Révoqué, il n'entreprend plus que des paysages, des tableaux «à la manière de» : défilent sous sa plume des nuages, des panoramas vides de tout. Rien ne les distinguerait des compositions de collègues soumis aux recommandations des instances nazies, s'il n'y avait cette force d'évasion et de protestation. Au cours de cet «exil intérieur», Dix conserve, sous une apparente sérénité, une écriture rebelle.
Professeur à l'Académie des beaux-arts de Dresde, Otto Dix met au point les cartons de son terrible triptyque, La Guerre (1929-1932). L'enseignant réapprend la technique des vieux maîtres. Moins outré, son dessin est plus lumineux : études de draperies, de mains, de têtes, à la sanguine, à la pointe d'argent. Révoqué, il n'entreprend plus que des paysages, des tableaux «à la manière de» : défilent sous sa plume des nuages, des panoramas vides de tout. Rien ne les distinguerait des compositions de collègues soumis aux recommandations des instances nazies, s'il n'y avait cette force d'évasion et de protestation. Au cours de cet «exil intérieur», Dix conserve, sous une apparente sérénité, une écriture rebelle.