Œuvres complètes
, tome III
Édition d'Henri Bordillon avec la collaboration de Michel Arrivé, Patrick Besnier et Bernard Le Doze
Gallimard
Parution
Le premier tome rassemblait les «œuvres de formation», les textes antérieurs à 1899 et l'ensemble du cycle d'Ubu. Le tome II contenait pour l'essentiel les œuvres de la maturité, publiées entre 1900 et 1904. Ce troisième volume regroupe, outre la correspondance de Jarry des années 1900 à sa mort, ses derniers textes, ceux qu'il publia pendant les ultimes années de sa vie ou ceux, plus nombreux, qu'il laissa inédits. L'édition d'ouvrages posthumes présente toujours des difficultés particulières ; la mort de Jarry a laissé certains de ses livres dans un état d'inachèvement tel qu'il est parfois difficile de découvrir, sous le désordre des brouillons, un principe unificateur et la forme à quoi mènent toutes les ébauches. Ces textes ont été ici établis suivant le meilleur parti possible ; en cela, ils revêtent, dans cette édition, un aspect parfois nouveau.
On oublie souvent que Jarry fut le contemporain de Proust, de Gide, de Valéry, de Colette ; il mourut en 1907 et tous lui survécurent. On oublie aussi qu'existe derrière Ubu une œuvre riche et diverse. Mais c'est avec Ubu que Jarry a forgé sa propre légende. Son nom demeure entouré d'une aura singulière que chacun – Apollinaire, les surréalistes, le collège de Pataphysique – entretint à sa manière. Il est peut-être temps de délaisser la légende pour s'adresser, sans intermédiaire, à l'œuvre.
On oublie souvent que Jarry fut le contemporain de Proust, de Gide, de Valéry, de Colette ; il mourut en 1907 et tous lui survécurent. On oublie aussi qu'existe derrière Ubu une œuvre riche et diverse. Mais c'est avec Ubu que Jarry a forgé sa propre légende. Son nom demeure entouré d'une aura singulière que chacun – Apollinaire, les surréalistes, le collège de Pataphysique – entretint à sa manière. Il est peut-être temps de délaisser la légende pour s'adresser, sans intermédiaire, à l'œuvre.