Ni vivre ni mourir
Nè vivere nè morire
Trad. de l'italien par Maddy Buysse
Gallimard
Parution
Le héros de ce livre, romancier, écrit lui-même un récit à l’intérieur de l’ouvrage. Mais nous sommes bien loin de tout procédé. Éternellement mécontent de son œuvre comme le furent tant de grands écrivains, l’auteur en reprend l’enchaînement depuis le début, la creuse, l’approfondit avec cet impitoyable sincérité qui détruit jusqu’aux ressorts de la sincérité ; il en fait à la fois la genèse et l’autopsie. Mai il y a plus : cette œuvre existe, c’est celle d’Oreste Del Buono lui-même qui, avec une singulière audace, décide en quelque sorte, avec ce nouveau livre, de refondre en un seul ses trois premiers romans. Il ne s’agit donc pas, comme dans Les Faux-Monnayeurs, d’un roman dans le roman, mais bien, par un retour du romancier sur le monde qu’il a créé, en un mouvement qui rappelle celui du Temps retrouvé, du roman de la révision de toute une expérience. Et cette expérience, toujours en cours au moment où l’écrivain est au travail, est essentiellement celle où sans cesse l’homme et la femme s’attirent, se défient, se heurtent, si profondément étrangers l’un à l’autre qu’ils n’ont jamai fini de se découvrir.
«Le rapport immédiat nécessaire de l’homme à l’homme n’est-il pas le rapport de l’homme à la femme?»