Meurtre
Collection Blanche
Gallimard
Parution
La clarté de l'expression, la minutie dans la progression d'une recherche ou d'une analyse engendrent le mystère. La succession des textes composant ce livre étrange en est la preuve. S'ils semblent ne présenter, au premier abord, aucun lien commun, on est bientôt détrompé par une constante dans l'obsession que le narrateur se plaît à explorer : le malaise biologique de vivre, c'est-à-dire de penser.
Le je est indifféremment un homme ou une femme, jeune ou vieux ; mais il est irrémédiablement seul face à un monde dont il est obligé de déchiffrer l'absurdité, tantôt dedans, tantôt dehors : villes, buildings, espaces nus, mer, bateaux, plage, nuit sont comme les projections d'un système circulatoire et cosmique dont il peut suivre, au plus profond de lui-même, le fonctionnement délabré. Plus de frontières entre ce «dedans» et ce «dehors», puisque les déchirements et les aspirations sont semblables et obéissent à quelque loi cachée ; mais la communication qui parvient à s'établir ainsi, au lieu de rassurer et d'éclairer, épaissit la nuit en lui refusant toute limitation, même virtuelle.
Un crabe dépecé, les jeux d'un rayon de soleil guettés à travers le dossier d'une chaise, un vieillard sur un balcon, un homme qu'il faut tuer, un autre que l'on voit se noyer sans pouvoir lui porter secours, tous ces moments « fixés» à l'intérieur de la fuite même du temps et de l'espace sont autant de repères hallucinés.
Le je est indifféremment un homme ou une femme, jeune ou vieux ; mais il est irrémédiablement seul face à un monde dont il est obligé de déchiffrer l'absurdité, tantôt dedans, tantôt dehors : villes, buildings, espaces nus, mer, bateaux, plage, nuit sont comme les projections d'un système circulatoire et cosmique dont il peut suivre, au plus profond de lui-même, le fonctionnement délabré. Plus de frontières entre ce «dedans» et ce «dehors», puisque les déchirements et les aspirations sont semblables et obéissent à quelque loi cachée ; mais la communication qui parvient à s'établir ainsi, au lieu de rassurer et d'éclairer, épaissit la nuit en lui refusant toute limitation, même virtuelle.
Un crabe dépecé, les jeux d'un rayon de soleil guettés à travers le dossier d'une chaise, un vieillard sur un balcon, un homme qu'il faut tuer, un autre que l'on voit se noyer sans pouvoir lui porter secours, tous ces moments « fixés» à l'intérieur de la fuite même du temps et de l'espace sont autant de repères hallucinés.