Mélusine ou La robe de saphir

Édition définitive
Gallimard
Parution
«Un matin, je m'étais réveillé la tête pleine d'un rêve fabuleux, que je me hâtai de transcrire...» Ainsi s'exprime Franz Hellens à propos de Mélusine qu'il écrivit pendant les années 1916-1917. Ce rêve fut suivi de beaucoup d'autres qui avaient entre eux une curieuse correspondance. «Je n'ai jamais tant rêvé que pendant cette période de seize mois environ, où les chapitres de mon ouvrage furent écrits sous cette mystérieuse dictée», ajoute l'auteur.
Telle est Mélusine. De la première page à la dernière, c'est un rêve. Mais c'est aussi un récit où apparaissent des paysages et des êtres. Le premier chapitre nous introduit en plein Sahara. Sur le fond de la nuit étoilée surgit soudain une cathédrale en pierres translucides dont le narrateur entreprend l'ascension en compagnie d'une femme légère comme l'air et vêtue d'une robe translucide. De ces prémices découle un roman merveilleux que l'on suit avec passion, tout comme si ces aventures rêvées étaient des aventures vécues.
Il n'est pas nécessaire de souligner l'importance de Mélusine dans la littérature contemporaine. René Lalou, dans son Histoire de la Littérature française contemporaine, écrit : «Devançant les tentatives des surréalistes, les amples évocations de Mélusine comportaient les brusques ruptures, les déchirements du rêve, l'abandon aux accélérés et aux ralentissements d'un cinéma lyrique.» Henri Pourrat voit dans l'auteur de ce livre «un de nos plus curieux et de nos plus vivants chercheurs.» Et Henri Michaux déclare que, sans Mélusine, il n'eût pas songé à écrire son premier ouvrage.