Lettres inédites

(1883-1910)
Édition de Léon Guichard
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Ces lettres de Jules Renard. au nombre de trois cent quatre-vingt-trois forment, l'indispensable complément de sa Correspondance et du célèbre Journal. De I'ensemb!e que nous publions se détachent trois groupes : celui des lettres familiales, celui des lettres à Lucien Descaves, celui des lettres à Antoine, directeur du Théâtre-Libre et de l'Odéon.
Ainsi, de 1883 à 1910, nous pouvons suivre Renard au long des années, participer à sa vie famliale comme à ses soucis d'homme de lettres et de théâtre. Au moindre article il réagit : une réserve l'abat, un compliment le remet debout ; il a toujours peur qu'on lui marche sur les pieds ou qu'on retire la chaise sur laquelle il va s'asseoir. Il est défiant et il est rongé de scrupules. Sévère pour les autres, il l'est aussi pour Iui-même, et pour des livres que nous tenons aujourd'hui pour excellents : Poil de Carotte, L'Écornifleur.
Dans sa correspondance, Jules Renard ne fait pas de «style ». En paysan du Danube, ou de la Nièvre, qu'il était, il écrit ce qu'il a à écrire, le plus nettement, mais le plus simplement possible. Il est très rare qu'il s'attarde, qu'il s'attendrisse. Ces moments d'abandon n'en prennent que plus de valeur. Il n'est pas de ceux qui se déboutonnent, mais sa phrase simple fait mouche.