Les Forcenés

Collection Blanche
Gallimard
Parution
Après cinq années de silence, Jean Desbordes publie les Forcenés. On se souvient de J'adore et des Tragédiens, ouvrages d'adolescence, de «mue», que certain romancier comparait à la maladie des jeunes chiens. La fraîcheur, le naturel s'exprimaient sans contrainte, se délassaient au soleil, s'affranchissaient des règles, de l'habileté, du savoir-vivre.
L'auteur ne renie pas cette indécente attitude ; mais à présent il la rejette loin de lui, dans cette contrée mélancolique où se meuvent les souvenirs et les amis d'autrefois. Il considère Les Forcenés comme son premier livre, un livre grave, passionné et cruel.
On prendra ses héros pour des fous. Ils ne sont pas fous le moins du monde. Mais excessifs, comme l'exigent les lois d'un amour maudit. Leurs qualités, leurs défauts, leur personnalité ont disparu, balayés par un sentiment extrême dont il faut sans cesse apporter la preuve. Ces renchérissements successifs ne peuvent aller sans rouerie, sans mensonges, sans crimes ; c'est là l'histoire de tout amour qui se respecte.
Il appartient aux critiques et aux lecteurs de se déclarer. L'auteur se cache dans son livre. Il n'a plus la parole. Il attend la décision des augures.