Les contemporains
Collection Blanche
Gallimard
Parution
En 1843, les côtes de Chine commencent à s'ouvrir à la puissance occidentale. C'est l'époque où sévissent princes, marchands, trafiquants d'esclaves et d'armes, condottieri de toutes nationalités, digues de la Renaissance italienne. John Head, l'Anglais, est de ceux-là. Il représente l'avenir. Il est chargé de peupler Hong-Kong, alors îlot à peu près désert, et d'y construire un phare. En face de lui , Van Braam, le Hollandais qui, atteint par les maléfices de l'Asie, représente déjà le passé. De Singapore à Canton. escorté d'une suite hétéroclite de Malais dont un coupeur de têtes, il recherche l'inquiétante et capiteuse métisse Batoë qui lui a administré un poison lent
et qui détient la recette de l'antidote.
Après bien des péripéties, l'aventure personnelle de ces deux hommes s'achève de façon insolite : l'Anglais, à son tour, succombe à la drogue que son pays a introduite en Chine – l'opium – et le Hollandais, désenvoûté, prenant la relève, échafaude d'audacieux projets.
Mais le personnage principal, c'est l'Extrême-Orient avec ses sociétés secrètes, son peuple de bateliers, ses candid ats aux concours littéraires, ses lépreux, ses samouraï, ses courriers fous... De celle multitude foisonnanle émergent les frères Leang : le lettré replié sur des symboles déjà inopérants, le négociant fumeur, corrompu et pleutre occupé à arrondir sa fortune, le mécanicien initié au progrès de l'Occident dans la soute d'un steamer de pirates, le pilote guidant les bateaux à travers Ies passes dangereuses, qui a un compte à régler avec John Head et prépare longuement sa vengeance. Celte vengeance, amplifiée graduellement aux dimensions d'une famille, d'une ville, d'un peuple, de l'Hisloire, forme la trame de cet ouvrage violent dont une image de mort marque le début et la fin : deux cadavres enfouis à bord du Nicolas Cézar, l'un à l'aller dans la cargaison d'aromates, l'autre au retour dans un sac d'herbes fétides. Dalts l'intervalle, les heurts entre Blancs et Jaunes, que le Temps rapproche sans les unir, s'agencent en une série de combats douteux où il n'y aura ni vainqueurs, ni vaincus.
Après bien des péripéties, l'aventure personnelle de ces deux hommes s'achève de façon insolite : l'Anglais, à son tour, succombe à la drogue que son pays a introduite en Chine – l'opium – et le Hollandais, désenvoûté, prenant la relève, échafaude d'audacieux projets.
Mais le personnage principal, c'est l'Extrême-Orient avec ses sociétés secrètes, son peuple de bateliers, ses candid ats aux concours littéraires, ses lépreux, ses samouraï, ses courriers fous... De celle multitude foisonnanle émergent les frères Leang : le lettré replié sur des symboles déjà inopérants, le négociant fumeur, corrompu et pleutre occupé à arrondir sa fortune, le mécanicien initié au progrès de l'Occident dans la soute d'un steamer de pirates, le pilote guidant les bateaux à travers Ies passes dangereuses, qui a un compte à régler avec John Head et prépare longuement sa vengeance. Celte vengeance, amplifiée graduellement aux dimensions d'une famille, d'une ville, d'un peuple, de l'Hisloire, forme la trame de cet ouvrage violent dont une image de mort marque le début et la fin : deux cadavres enfouis à bord du Nicolas Cézar, l'un à l'aller dans la cargaison d'aromates, l'autre au retour dans un sac d'herbes fétides. Dalts l'intervalle, les heurts entre Blancs et Jaunes, que le Temps rapproche sans les unir, s'agencent en une série de combats douteux où il n'y aura ni vainqueurs, ni vaincus.