Le village en fête

Collection Blanche
Gallimard
Parution
Élie Rabourdin dans Le village en fête reprend, quelques années plus tard, la vie du petit Yves dont il avait raconté l'enfance dans Le marchand de sable. Yves a quatorze ans, peut-être plus, peut-être moins. Il est à l'âge où les évènements prennent de l'importance, où les sentiments prennent de la gravité.
Une attirance mystérieuse, pour un vieux magasin de bicyclettes et aussi le hasard, le font entrer dans l'existence de ceux qui y habitent : le vieux Georgius qui souffre et meurt ; Eugénie, simple et bonne, qui le soigne ; Guillaume, inquiet et curieux, qui cherche l'aventure.
Yves et Guillaume se lient d'une amitié franche et honnête : leurs vies, leurs caractères étant cependant très différents. Yves raconte à Guillaume une aventure qui lui était arrivée lorsqu'il n'avait pas dix ans : perdus dans le brouillard avec un ami ils ont trouvé refuge dans la maison d'une jeune femme sourde. Depuis ce jour, Yves n'y est pas retourné et ne sait pas exactement où se trouve la maison... Guillaume, guéri d'une chute de bicyclette, va à la découverte. Il revient, ayant réussi, et décide Yves à partir avec lui pour revoir la jeune femme sourde. Yves n'arrivera pas au bout du voyage et laissera Guillaume continuer seul, gardant en lui l'image de trois petites filles joyeuses qu'il avait rencontrées.
Yves a conservé un merveilleux souvenir de son amitié avec un être d'un milieu social différent du sien et d'une éducation opposée. Il pense que l'attrait d'un être pour un autre doit suffire et que tous les préjugés d'origine n'ont aucune importance en amour comme en amitié.
Il décide d'épouser la femme qu'il aimera, ignorant tout d'elle. Il rencontre, dans le Midi, l'une des trois petites filles qu'il avait quittées quelques années plus tôt dans un village du Nord.
Toute la seconde partie du livre est faite de cet amour.
On retrouve dans ce livre la grande sensibilité qui faisait l'essentiel des deux autres ouvrages d'Élie Rabourdin, mais il apparaît que sa voix y prend un accent plus net et plus pur. Ses notes sur la campagne sont toutes de fraîcheur. L'atmosphère ainsi que tout ce qui entoure le magasin du Père Georgius est étrange et personnelle.
La joie, que donnent le soleil et la naissance de l'amour d'Yves et d'Hélène, a l'éclat de la lumière.
Enfin, le problème que pose le mariage d'Yves semble résolu par la vie elle-même, et laisse l'impression vaine que procurent souvent les gestes des hommes.
Tout le livre s'élève jusqu'au point heureux de la rencontre d'Yves et d'Hélène dans le village en fête et descend lentement pour se terminer de façon émouvante dans la vieille demeure de Tréhembert des «Pays d'eau».
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