Le requis civil
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Un homme en colère – puis en peine – la pluie, une prémonition, un attentat contre une voie ferrée, une longue agonie... C'est le printemps 1943, à Villeneuve-lès-Avignon.
Au Café de la Poste des hommes discutent et Roussel – un cheminot – se saoûle, bien moins de vin que d'une idée fixe (qui va le mener où?). Par dépit de la lutte souterraine à laquelle il est astreint, Pierre Josmat, le «requis civil», prétend : Je ne risque pas. Aussitôt il sait que le destin lui a renvoyé la balle.
Une figure de militant, Stan, qui paraît puis disparaît sous la pluie, «marqué de sang», après un déjeuner servi en retard. Un mouchard sentimental, le chef de la Légion, Cœuroy, qui dénonce et va vomir lorsque son beefsteack, trop saignant, lui rappelle sa victime. Une femme, Maggy Josmat, lentement mangée par tout ce gris, rieuse encore pourtant, mais : «à trop assimiler Maggy à la France en un temps où l'on crucifiait la France, il semblait à Josmat que les coups portés contre celle-ci ne pouvaient pas ne pas rebondir contre celle-là». Charles-l'inconscient qui rapporte une oie de son voyage à Marseille et soudain croit aux fantômes, Maria Langras que la peur des miliciens fait avorter, Paradis le fasciste poète – tout un petit bourg marqué du signe noir...
L'accident provoqué aura-t-il lieu? Qu'importe! Un otage vaut plus qu'un train de S.S. détruit. «Un otage, cela fermente. Sans otages, qu'arborerait-on sur le drapeau? Le blé volé par la réquisition, les vignes pillées? Cela ne monte pas le long d'une hampe».
– Je vous croyais couvert de sang, dit Paradis, vous étiez tout trempé, j'ai eu très peur. Puis je me suis aperçu que c'était la rosée. Vous n'aviez du sang que dans le haut de votre dos...
Mais la rosée, en 1943...
Au Café de la Poste des hommes discutent et Roussel – un cheminot – se saoûle, bien moins de vin que d'une idée fixe (qui va le mener où?). Par dépit de la lutte souterraine à laquelle il est astreint, Pierre Josmat, le «requis civil», prétend : Je ne risque pas. Aussitôt il sait que le destin lui a renvoyé la balle.
Une figure de militant, Stan, qui paraît puis disparaît sous la pluie, «marqué de sang», après un déjeuner servi en retard. Un mouchard sentimental, le chef de la Légion, Cœuroy, qui dénonce et va vomir lorsque son beefsteack, trop saignant, lui rappelle sa victime. Une femme, Maggy Josmat, lentement mangée par tout ce gris, rieuse encore pourtant, mais : «à trop assimiler Maggy à la France en un temps où l'on crucifiait la France, il semblait à Josmat que les coups portés contre celle-ci ne pouvaient pas ne pas rebondir contre celle-là». Charles-l'inconscient qui rapporte une oie de son voyage à Marseille et soudain croit aux fantômes, Maria Langras que la peur des miliciens fait avorter, Paradis le fasciste poète – tout un petit bourg marqué du signe noir...
L'accident provoqué aura-t-il lieu? Qu'importe! Un otage vaut plus qu'un train de S.S. détruit. «Un otage, cela fermente. Sans otages, qu'arborerait-on sur le drapeau? Le blé volé par la réquisition, les vignes pillées? Cela ne monte pas le long d'une hampe».
– Je vous croyais couvert de sang, dit Paradis, vous étiez tout trempé, j'ai eu très peur. Puis je me suis aperçu que c'était la rosée. Vous n'aviez du sang que dans le haut de votre dos...
Mais la rosée, en 1943...