Le Prince de Hombourg
Collection Blanche
Gallimard
Parution
S'il est des historiens pour nier l'authenticité de l'aventure tragique du prince de Hombourg, il n'en est pas moins vrai qu'elle est racontée par Frédéric II, dans son Mémoire pour servir à l'Histoire de la maison de Brandebourg.
Cette extraordinaire anecdote semble avoir été puisée dans un passage de Tite-Live concernant Quintus Fabius, par quelqu'auteur en quête d'un récit destiné à l'édification des jeunes Prussiens qui choisissaient la carrière des armes.
Dans une armée relativement récente et qui, de ce fait, n'était pas encore solidifiée par le ciment de la tradition, ne fallait-il pas frapper les esprits à l'aide de récits fabuleux, susceptibles de leur inculquer une haute idée, l'idée du devoir implacable et du sacrifice, nécessaire en présence d'armées plus anciennes et mieux entraînées aux principes de la discipline?
Que les péripéties de l'histoire qu'on va lire ne soient pas strictement véridiques, elles n'en constituent pas moins des documents de première importance sur l'état d'esprit des créateurs de l'armée prussienne.
Le but de ce dur récit était si clair que le poète Henri de Kleist (1777-1811), voulant galvaniser les âmes allemandes à la suite des victoires napoléoniennes, l'a recueilli pour le porter sur la scène. Sa tragédie, curieux amalgame de légende, de drame et de comédie, de principes politiques et de morale militaire, nous montre l'exemple parfait d'un art littéraire, dont le principe est d'influencer l'esprit public.
Les pages qui suivent doivent à Henri de Kleist leur enchaînement, et ce que les Français appellent «l'esprit cornélien», car il y a du Corneille chez ce Prussien.
Cette extraordinaire anecdote semble avoir été puisée dans un passage de Tite-Live concernant Quintus Fabius, par quelqu'auteur en quête d'un récit destiné à l'édification des jeunes Prussiens qui choisissaient la carrière des armes.
Dans une armée relativement récente et qui, de ce fait, n'était pas encore solidifiée par le ciment de la tradition, ne fallait-il pas frapper les esprits à l'aide de récits fabuleux, susceptibles de leur inculquer une haute idée, l'idée du devoir implacable et du sacrifice, nécessaire en présence d'armées plus anciennes et mieux entraînées aux principes de la discipline?
Que les péripéties de l'histoire qu'on va lire ne soient pas strictement véridiques, elles n'en constituent pas moins des documents de première importance sur l'état d'esprit des créateurs de l'armée prussienne.
Le but de ce dur récit était si clair que le poète Henri de Kleist (1777-1811), voulant galvaniser les âmes allemandes à la suite des victoires napoléoniennes, l'a recueilli pour le porter sur la scène. Sa tragédie, curieux amalgame de légende, de drame et de comédie, de principes politiques et de morale militaire, nous montre l'exemple parfait d'un art littéraire, dont le principe est d'influencer l'esprit public.
Les pages qui suivent doivent à Henri de Kleist leur enchaînement, et ce que les Français appellent «l'esprit cornélien», car il y a du Corneille chez ce Prussien.