Le manège et la noria

Collection Blanche
Gallimard
Parution
Le héros – ce mot lui va très mal – de ce curieux roman est un journaliste à peu près tel qu'on n'imagine pas qu'un journaliste puisse être. À moins que la fin de journée que nous vivons à ses côtés soit vraiment aussi exceptionnelle qu'il le croit lui-même.
En moins de six heures de temps nous le voyons s'enfoncer en lui-même, renoncer aux prétextes (dont les soucoupes volantes) que lui propose son métier et accepter enfin, non pas parce que cela donnerait un sens à sa vie, mais au contraire parce que cela la rend absurde, de participer à un cambriolage à main armée.
À vrai dire, nous n'assistons pas à l'action. Nous sommes simplement conduits au moment où elle est rendue inévitable par le choix intérieur.
Mais pourquoi ce choix?
Parce que les événements de notre vie se succèdent et se répètent comme les cochons roses et les avions manchots des manèges, et que nous ne pouvons nous libérer qu'en acceptant le tournoiement dérisoire d'un monde en carton-pâte. Alors seulement le manège devient noria et, cheval aveugle, l'homme fait remonter des profondeurs l'eau secrète qui fertilisera son univers.
Parabole sans doute. Mais claire à qui veut l'entendre.
Lire un extrait