Le Livre de Dede Korkut dans la langue de la gent oghuz
. Récit de la Geste oghuz, de Kazan Bey et autres
Traduction établie à partir des manuscrits originaux du Vatican et de Dresde
Contient une carte
Trad. du turc par Louis Bazin et Altan Gokalp. Préface de Yachar Kemal, introduction de Louis Bazin et Altan Gokalp
Collection L'aube des peuples
Gallimard
Parution
Comment peut-on être turc ? Ceux qui côtoyèrent ce peuple de nomades les imaginèrent, comme les Arabes, en centaures, tant ils étaient inséparables de leur cheval. Le choc de la chute de Constantinople, haut lieu de légendes apocalyptiques, a associé les Turcs à la revanche de Troie. Dans cette ambiance de fin des temps, ces cavaliers d’apocalypse que sont les Türk-Oghuz - nom auquel on prête l’origine du mot «ogre» - vivent, eux aussi, une transition : le passage à l’Islam et à la fin de la vie nomade, qu’ils se mettent à rêver et à idéaliser. C’est cet «esprit nomade» qui est au cœur de l’épopée de Dede Korkut. Celle-ci restitue l’idée qu’un peuple se fait de son identité et de ses valeurs fondamentales. Une fraîcheur souvent réjouissante et drôle dans un environnement rude, où, à peine levé de sa couche, on part guerroyer, fait le paradoxe de ces récits qui parcourent la steppe anatolienne ou le Caucase comme un feu de broussaille.
L’ouvrage, une première en France, est la traduction intégrale, et commentée, par deux grands spécialistes du monde turc, de deux manuscrits du XVᵉ siècle, miraculeusement conservés à Dresde et au Vatican. Yachar Kemal, le plus «épique» des romanciers turcs, apporte également sa vision de Dede Korkut, comme expérience personnelle du barde qu’il fut dans sa jeunesse.