Le Grand Pan est mort

Collection Blanche
Gallimard
Parution
Au Caire, en janvier 1947, des Français que le hasard a réunis escaladent la pyramide de Chéops : MorIot, quarante ans, écrivain avorté, «revenu» du surréalisme et des espérances révolutionnaires ; Belmont, convalescent de la guerre, et qui, par refus de l'âge d'homme, cherche à en prolonger les violences, les émotions et les amitiés ; Loudun, jeune agrégé cornmuniste, boursier de recherches (il prépare une thèse sur les assassins), dont la foi naïve et les ambitions transforment en «mission» secrète une simple enquête que lui a demandée le Parti ; Théoul enfin, fils de charcutier, qui s'accroche aux basques de Loudun, exaspéré par ce parasite balourd, mais rusé. Le fanatisme et les imprudences du professeur déclencheront une cascade d'aventures, tantôt picaresques, tantôt pathétiques, un voyage-fuite aux bornes sans cesse reculées, dont Jérusalem, Beyrouth, Bagdad, Téhéran, Kaboul, Bénarès sont les étapes principales.
Un épilogue nous dit ce que sont devenus les héros à l'heure actuelle, et cette brutale rupture du temps donne le sens profond du roman : ce voyage est aussi un bilan. Il témoigne des avatars d'une génération pour qui le destin était la politique, et qui se retrouve aujourd'hui avec ses espoirs et ses rêves perdus devant un monde aux mutations imprévues. À ses yeux, «le Grand Pan est mort», comme l'annonça une voix sur la mer, des siècles auparavant, alors qu'une société nouvelle allait naître des ruines de l'empire romain.