Le drame de l'armée allemande

Trad. de l'anglais par Jeanne Collin-Lemercier
Collection L'Air du Temps
Gallimard
Parution
«Les Germains n'ont pas le goût de la paix», disait déjà Tacite dans la Germanie, et Julius Froebel, en 1859, écrivait :«Ce que veut la nation germanique, c'est la puissance, la puissance, la puissance, et quiconque la lui donnera sera par elle honoré, plus honoré qu'il ne saurait l'imaginer.» Le comte de Mirabeau, en 1788, affirmait : «La Prusse n'est pas un pays qui a une armée, c'est une armée qui a un pays.» Et encore : «La guerre est l'industrie nationale de la Prusse.»
Ces citations, qu'on retrouve dans le présent ouvrage (qui, sous son titre original de The Nemesis of Power, a connu un vif succès outre-Manche), confirment une fois de plus que «l'histoire» est la plus passionnante des histoires.
L'ouvrage n'est pas l'histoire de l'armée allemande, puissance militaire, non plus que celle de la République de Weimar ou de l'opposition et de la résistance à Hitler, bien que tous ces facteurs aient pris appui sur ce qui en constitue le thème principal : l'armée allemande dans la politique. Ce livre, en fait, dit comment l'armée allemande, étant devenue la puissance suprême à l'intérieur de l'État, lâcha la proie pour l'ombre et dut subir un juste retour des choses. L'ouvrage est également une parabole.
L'auteur croit aussi nécessaire que salutaire l'avertissement donné par Winston Churchill lors d'une conférence de presse, en 1952 : Sambre-et-Meuse et Wacht am Rhein seront sans aucun doute les chants de marche de l'armée européenne ; espérons que ce ne sera jamais Deutschland über Alles.
J. W. Wheeler-Bennett est d'une remarquable objectivité. Il a brossé en outre de saisissants portraits des maréchaux et des généraux allemands, de Hitler – que l'on n'a peut-être jamais mieux dépeint – et aussi et surtout un portrait de l'Allemagne avec ses grandeurs et ses faiblesses.