La vie de Saint-Just

Avec un frontispice
Collection Vies des Hommes illustres (no38)
Gallimard
Parution
Voici la vie de Saint-Just, de celui des grands révolutionnaires qui fut le plus calomnié, le plus défiguré, le plus incompris – de celui que Taine comparait au Calife Hakem et Lamartine à un rêve de la République de Dracon. Combien le prennent encore pour un monomane de l'échafaud, pour n idéologue aux mains rouges?
Impartial, l'auteur l'évoque dans sa vérité psychologique : ni l'homme vierge de certains historiens, ni l'adolescent cynique de quelques détracteurs, mais un jeune homme grave, ardent, qui connut la passion, puis qui se voua aux idées avec la ferveur et l'abnégation d'un ascète.
Il l'évoque, aussi, dans sa vérité politique : ni le terroriste sanguinaire, ni le sombre amant de la guillotine, mais le philosophe austère de la Révolution, le défenseur acharné de l'unité nationale, le rédacteur de la Déclaration des Droits de l'Homme – un des grands mystiques de la Justice.
Implacable? Certes 2 mais lorsqu'il s'agissait de sauver la France et la Révolution. Alors on le voyait debout, l'épée au poing, au premier rang des troupes d'assaut. Il exigeait des vies, mais offrait la sienne.
Un moment ce jeune homme fut un des maîtres possibles de l'avenir. D'une part, incarnant la conception civile de l'État, il se fût opposé à toute dictature militaire : Michelet écrivit que seul il eût fait plier le glaive devant la loi. D'autre part, précurseur de certaines théories modernes, rêvant d'appliquer au continent tout entier ses idées d'organisation politique, il apparaît comme l'un de nos premiers Européens. Mais Thermidor permit Brumaire.
Brisé en pleine force, n'ayant pu réaliser ses projets, il garde de sa chute brusque et tragique on ne sait quelle grandeur d'énigme, et demeure une des figures les plus passionnantes d'une des plus passionnantes époques de notre Histoire.