La République de monsieur Thiers
(1871-1873)
Collection Sous la Troisième
Gallimard
Parution
«La Troisième République Française est née dans les malheurs de l'invasion, de la guerre civile et de l'occupation étrangère. Un vieil homme d'État, ancien ministre et conseiller d'une monarchie disparue, orienta son pays vers cette République parlementaire qui dure encore. Dans la mesure où l'action personnelle d'un chef de gouvernement peut influer sur les destinées de tout un peuple, l'action politique de M. Thiers a exercé une influence décisive sur les événements de son temps et du nôtre.
Le résultat en a-t-il été heureux ou funeste? Une orientation différente, vers la Monarchie, eût-elle été possible et souhaitable? Dans les circonstances créées par les compétitions des partis et les tendances des masses, la République de M. Thiers fut-elle un accident ou, comme il le soutenait, une nécessité? Autant de questions sur lesquelles l'auteur de ce livre a naturellement son avis, comme tout le monde. Mais il les croit du ressort de la politique, plutôt que de l'histoire, et c'est pourquoi, s'attachant à écrire un simple récit d'histoire, il s'est imposé le devélir de montrer les faiblesses comme la grandeur de son héros, de démêler les aspirations des partis sans en avilir aucun, mais aussi sans en flatter aucun ; il se propose seulement de rassembler les éléments du grand procès historique qui reste ouvert et dont il n'a nullement l'outrecuidance de se faire juge.
Si des lecteurs de cet ouvrage s'avisaient d'y puiser des arguments utiles à leurs convictions adverses, l'auteur croirait avoir rempli sa propre tâche en leur offrant un libre ensemble de parcelles de vérité, sa seule inquiétude étant d'avoir pu faillir malgré lui à cette inexorable impartialité, presque inhumaine ou surhumaine, dont la poursuite laborieuse est la loi de l'historien.»
Robert Dreyfus.
Le résultat en a-t-il été heureux ou funeste? Une orientation différente, vers la Monarchie, eût-elle été possible et souhaitable? Dans les circonstances créées par les compétitions des partis et les tendances des masses, la République de M. Thiers fut-elle un accident ou, comme il le soutenait, une nécessité? Autant de questions sur lesquelles l'auteur de ce livre a naturellement son avis, comme tout le monde. Mais il les croit du ressort de la politique, plutôt que de l'histoire, et c'est pourquoi, s'attachant à écrire un simple récit d'histoire, il s'est imposé le devélir de montrer les faiblesses comme la grandeur de son héros, de démêler les aspirations des partis sans en avilir aucun, mais aussi sans en flatter aucun ; il se propose seulement de rassembler les éléments du grand procès historique qui reste ouvert et dont il n'a nullement l'outrecuidance de se faire juge.
Si des lecteurs de cet ouvrage s'avisaient d'y puiser des arguments utiles à leurs convictions adverses, l'auteur croirait avoir rempli sa propre tâche en leur offrant un libre ensemble de parcelles de vérité, sa seule inquiétude étant d'avoir pu faillir malgré lui à cette inexorable impartialité, presque inhumaine ou surhumaine, dont la poursuite laborieuse est la loi de l'historien.»
Robert Dreyfus.