La petite chanson

Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1996
Lise a la sensibilité, l'orgueil et la dureté extrême de ses douze ans. Le malentendu qui l'oppose à sa mère l'amène à se replier et à fuir. Mais elle ne fuit pas loin, seulement jusqu'à la triste et douce «Maison Leroux», où vit une pauvre famille : les deux plus jeunes enfants, Étienne et Nassia, vont être désormais les compagnons de Lise. À eux qui ne connaissaient que les terrains vagues et les marées basses de l'arrière-port, elle apporte la petite chanson qui dit le bonheur et la mélancolie des pays perdus, la vision rafraîchissante de l'île heureuse où elle a passé son enfance, qu'elle évoque fidèlement d'abord (le départ des bateaux, le bain du cheval), puis qu'elle déforme insensiblement, jusqu'à la rendre trop riche, trop étrange, méconnaissable. Si bien que, le moment venu de retourner dans cette île, Lise ayant pris conscience de son mensonge n'ose même pas tenter d'y emmener un de ses amis. Elle s'en va, et pour eux il n 'y a pas d'évasion possible. En l'espace de quelques mois, Lise a découvert l'amitié, l'amour, la jalousie, la mort, mais c'est pourtant une enfant qui monte sur le bateau, et son mûrissement ne se traduit que dans cette mélancolie pour la première fois substituée à la joie du départ.