La Passion

A Paixao
Trad. du portugais par Roberto Quemserat
Avec la collaboration de l'auteur
Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1984
La Passion nous plonge dans le monde d'une famille portugaise et de sa domesticité, pendant les vingt-quatre heures d'un Vendredi Saint. Le cadre est celui de la province d'Alentejo, au sud du Tage, entre Lisbonne et la frontière espagnole, région de vastes plaines au sol pauvre, au climat dur et sec, de grands domaines le plus souvent de type latifundia.
Nous assistons au réveil de chacun des personnages, patriciens, enfants, bonnes, paysans du voisinage ; au rendez-vous matinal du père avec sa maîtresse ;aux jeux solitaires du petit paysan Tiago ; à l'incendie qui, sur le coup de midi, éclate sur le Domaine, et trouble un temps «l'ordre des choses», le statu quo pourri. Puis vient l'après-midi, chaud, interminable, hanté par la terreur de l'Office des Ténèbres qui rend sensible le calvaire imposé à chaque homme : emprisonnement, persécution, ou mort. La nuit enfin, le souper, et la procession qui, tel un cauchemar, s'allonge dans les rues, transportant l'effigie d'un minable Dieu mort. Et ce sera la fuite, hors de la maison paternelle, loin de l'ordre étouffant, de l'adolescent qui veut affirmer sa volonté de vivre, en homme nouveau, une vie nouvelle.
Sur le rythme haletant du Faulkner de Tandis que j'agonise, l'ample prose de Faria, aussi âpre et réaliste qu'elle est lyrique, révèle un écrivain de première grandeur.