La jeune femme

Nous sommes en juin 1944. La narratrice vient d'échapper à la Gestapo. Elle s'est réfugiée dans une pièce désaffectée de la maison de campagne familiale, d'où elle ne pourra plus s'échapper. Les gardiens, donl le fils est milicien, la livreraient aussitôt aux Allemands. Ceux-ci ont réussi à s'emparer de son amant, Luis, communiste espagnol. Pendant trois jours, privée de nourriture et même d'eau, la jeune femme va évoquer sa courte vie, et lutter contre la folie et la mort, qui l'emporteront à la fin.
Elle a été la trop jeune épouse d'un homme qui l'avait violée, qu'elle n'aimait pas, dont elle avait eu un enfant, et qui a disparu à la guerre. En renconlrant Luis, dans la Résistance, elle a tout trouvé : l'amour, d'abord, et surtout un amour complet dont la privation pour des motifs si horribles la pousse maintenant inexorablement vers la folie ; une foi politique qui l'a galvanisée et a donné un sens à sa vie.
Affamée, malade, droguée (elle tente de calmer la faim et la soif avec des sédatifs qu'elle avait sur elle), à demi déliranle, elle écrit ce récit. Lorsqu'elle aperçoit dans un miroir l'image d'une démente qui n'est déjà plus elle, elle le brise et se taillade les veines avec ses débris.
Ce roman passionné, violent, tragique, qui dénote un puissant tempérament d'écrivain, est le premier livre de Claude Besnault, qui eut la croix de guerre à dix-huit ans.