La chair et l'ongle
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Au cours d'une permission à Paris pendant la «drôle de guerre», Henri Martignac rencontre par hasard un personnage étrange, extraordinairement séduisant, et auquel nulle femme ne résiste : Carol. Né d'un père russe et citoyen du Guatémala, il n'est naturellement pas mobilisé. Pourtant, brusquement, il décide de partager le sort de Martignac, avec qui il repart pour le cantonnement de ce dernier. Il s'arrange, bien que civil, pour suivre son ami dans tous ses déplacements, et lorsque l'attaque du 10 mai les surprend en Belgique, il ne le quitte ni pendant la bataille, ni pendant la retraite. Retraite affreuse, tragique, au cours de laquelle Martignac étrangle une femme en la violant. Carol ne l'ignore pas. Tous deux sont faits prisonniers. Carol, qui est polyglotte, s'arrange toujours pour obtenir des emplois moins pénibles. Ils s'évadent, rentrent en France. Après un temps passé ensemble à Lyon, dans la Résistance, ils se séparent enfin. Martignac épouse une jeune fille, s'installe dans le Midi, devient un riche commissionnaire en vins. Au moment du débarquement allié, Carol reparaît, revenant d'Alger. La femme de Martignac ne semble pas l'aimer. Et cependant, lorsqu'elle a son premier enfant, Martignac découvre qu'il a le sourire de Carol. Alors, il emmène ce dernier dans la petite ville de Belgique où il a commis son meurtre, et le dénonce comme étant l'assassin. «Soit! » répond Carol.
Ainsi se dénoue l'étrange amitié inamicale de ces deux hommes, l'un faible et veule, l'autre suprêmement indifférent et détaché, très cultivé, racé, maître de son propre destin qu'il considère avec ironie.
Ainsi se dénoue l'étrange amitié inamicale de ces deux hommes, l'un faible et veule, l'autre suprêmement indifférent et détaché, très cultivé, racé, maître de son propre destin qu'il considère avec ironie.