Collection Du monde entier
Gallimard
Parution
IIarie Langa, étudiant à l' université de Bucarest, est condamné à sept ans de prison pour euthanasie : il a administré une forte dose de morpbine à sa mère, qu'un cancer faisait atrocement souffrir. lIarie tente deux fois de s'évader, ce qui porte sa peine à un total de onze ans. Au moment où débute le roman, nous le trouvons dans la cellule des libérables, où sont transférés les détenus des prisons roumaines peu avant leur élargissement. Mais Ilarie s'y morfond depuis huit mois, sans réussir à apprendre quand il sera libéré. Il passe en
revue sa vie, ce qui permet à l'auteur d'aborder quelques-uns des problèmes les plus graves de la Roumanie des années cinquante, comblant ainsi un vide dans la littérature de ce pays. lIarie imagine ce qui l'attend «dehors» et, tout comme ses compagnons de détention, «truands» et autres, il est hanté par l'idée de la Femme idéale («Tina, tu étais devant une vitrine de sacs à main... et tu m'attendais»), qui traverse tout le roman comme un fil conducteur. Dans la première partie, Paul Goma décrit en outre avec une véracité saisissante et d'une manière absolument inédite la vie d'un groupe de «taulards» dans une prison de la Roumanie contemporaine. Cependant, ces onze années de camps et de prison, dont il a passé quelques mois au dur régime des détenus politiques, ont affaibli les nerfs d'Ilarie. Réussira-t-il à s'intégrer de nouveau à la société, alors qu'il a passé un tiers de sa vie sous les verrous? Ses hantises et ses obsessions resteront-elles au greffe de la prison avec le droguet et les sabots? Rien n'est moins sûr, et c'est ce dont traitent les deux dernières parties du roman, sans proposer de solution au lecteur si ce n'est en filigrane.