La Belle Époque au temps de Bruant
Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Attention, v' là du linge!» annonçait Bruant lorsque la porte du Mirliton s'ouvrait et livrait passage à quelques jolies femmes accompagnées ou non de leur mari.
Le chœur mugissait aussitôt :
Oh là là, c'te gueule, c'te binette
Oh là là, c'te gueule qu'elle a!
Ainsi commence le beau livre que Francis Carco a consacré au terrible chansonnier qui faisait crouler de rire les fervents de son cabaret, mais qui savait aussi, dans des couplets féroces et déchirants, exprimer l'immense peine des malheureux.
Ce n'est pas une biographie en règle d'Aristide Bruant que l'on trouvera ici, mais, au sens le plus fort du terme, une évocation. Évocation non seulement de l'homme qui composa :
Papa c'était un lapin
Qui s'appelait J. B. Chopin
Et qu'avait son domicile
À Belleville!
mais aussi de son époque, de ce Paris des années 90, de ce Montmartre dont «l'atmosphère quasi provinciale se prêtait à toutes les fantaisies».
Francis Carco n'a pas oublié qu'il est d'abord un romancier, et c'est avec une verve et une couleur inimitables qu'il fait défiler devant nous les lieux et les êtres : Grille d'Égout en bas rouges et pantalon à larges dentelles, Nini Patte en l'air, Miss Rigolette, la Goulue, la Taverne du Bagne, où le bock s'appelait un boulet et l'absinthe une Nouméa, l'Élysée Montmartre, la Boule Noire, etc.
Sur cette époque qui est « belle» surtout à cause des tableaux pittoresques qu'elle a laissés, Francis Carco braque un rayon violent. Il nous la montre à travers Bruant, c'est-à-dire peuplée de pierreuses, de marlous, de bataillonnaires, de bagnards et de guillotines.
Bruant, avec son grand chapeau, son costume de velours, son foulard rouge et ses bottes, a trouvé en Carco un historien tendre et lucide, et aussi un critique littéraire très sûr, qui a su remettre à sa vraie place (qui n'est pas négligeable) ce «grand poète de la rue».
Le chœur mugissait aussitôt :
Oh là là, c'te gueule, c'te binette
Oh là là, c'te gueule qu'elle a!
Ainsi commence le beau livre que Francis Carco a consacré au terrible chansonnier qui faisait crouler de rire les fervents de son cabaret, mais qui savait aussi, dans des couplets féroces et déchirants, exprimer l'immense peine des malheureux.
Ce n'est pas une biographie en règle d'Aristide Bruant que l'on trouvera ici, mais, au sens le plus fort du terme, une évocation. Évocation non seulement de l'homme qui composa :
Papa c'était un lapin
Qui s'appelait J. B. Chopin
Et qu'avait son domicile
À Belleville!
mais aussi de son époque, de ce Paris des années 90, de ce Montmartre dont «l'atmosphère quasi provinciale se prêtait à toutes les fantaisies».
Francis Carco n'a pas oublié qu'il est d'abord un romancier, et c'est avec une verve et une couleur inimitables qu'il fait défiler devant nous les lieux et les êtres : Grille d'Égout en bas rouges et pantalon à larges dentelles, Nini Patte en l'air, Miss Rigolette, la Goulue, la Taverne du Bagne, où le bock s'appelait un boulet et l'absinthe une Nouméa, l'Élysée Montmartre, la Boule Noire, etc.
Sur cette époque qui est « belle» surtout à cause des tableaux pittoresques qu'elle a laissés, Francis Carco braque un rayon violent. Il nous la montre à travers Bruant, c'est-à-dire peuplée de pierreuses, de marlous, de bataillonnaires, de bagnards et de guillotines.
Bruant, avec son grand chapeau, son costume de velours, son foulard rouge et ses bottes, a trouvé en Carco un historien tendre et lucide, et aussi un critique littéraire très sûr, qui a su remettre à sa vraie place (qui n'est pas négligeable) ce «grand poète de la rue».