L'Ombre et la Proie

Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1994
Fuyant Lausanne après une déception amoureuse, le jeune Robert Malledieu, licencié en droit, se rend à Glasgow où, secrétaire dans un cabinet d'affaires, il doit se perfectionner dans l'étude de la langue anglaise et de la science juridique. Dans le train, il rencontre une belle voyageuse dont le souvenir va le hanter.
Ce qui attend Malledieu à Glasgow, c'est pour ainsi dire les préliminaires d'une éducation sentimentale. Il est à un âge tendre (un peu plus de vingt ans) où l'amitié se teinte d'amour, el où l'amour n'est pas très sérieux malgré ses apparences graves. Il connaît trois femmes. Ami de Mme Warden, cantatrice accomplie, veuve désespérée, qu'il assistera avec dévouement lorsqu'elle mourra ; amoureux de Maud, une jeune fille à la fois innocente et avisée qui finira par le fuir ; amant enfin d'Alice, fille facile qui ne sert qu'à calmer ses fringales, aucune de ces expériences ne le marquera profondément. On pourrait dire qu'il «s'occupe le cœur». De même ses relations avec Jardinier, un jeune Français, philosophe, esthète, déformé par la littérature, cultivant son cynisme, mais secrètemenl désaxé et désespéré, n'engageront pas la part profonde de lui-même.
Cependant Malledieu connaît un jour la passion qui engage tout l'être. À Edimbourg, où il flâne, le hasard le met en présence de l'inconnue du train. Elle s'appelle Elisabeth. C'est une Hongroise qui a fui, ruinée, la révolution. Elle devient sa maîtresse et c'est alors que commencent le bonheur et le malheur vrais. C'est alors que Malledieu apprend ce qu'est l'amour. Après des reprises, des départs, des retours, des trahisons, des faiblesses, les deux amants conquerront enfin le droit et le désir de s'unir définitivement.
Georges Ottino, avec L'Ombre et la Proie, a écrit un livre très fort et très prenant, un roman qui pourrail être du XIXᵉ siècle par son ampleur, sa maîtrise el les sujets qu'il traite. Mais qui esl bien de notre lemps par son ton et sa sensibilité.