L'Indochine, c'est aussi comme ça
Collection L'Air du Temps
Gallimard
Parution
«Depuis que Mag Bodard a achevé son livre, l'armistice est survenu en Indochine et a partagé en deux le pays. Ainsi les événements justifient douleureusement l'opinion de l'auteur dès les premiers mois de son séjour : l'insuffisance des moyens, les rivalités, les corruptions, la mollesse du soutien vietnamien entraîneront l'échec d'une politique de reconquête, alors qu'un abandon de souveraineté politique pouvait laisser la première place à la France dans le domaine de la culture et dans celui des affaires.
Mais le livre de Mag Bodard n'est pas une œuvre austère. C'est une femme qui parle (car elle n'écrit pas, elle raconte avec un style qui est tout personnel) en se défiant toujours des grands mots. Elle a un mari, le journaliste de France-Soir Lucien Bodard, une maison à tenir, des chats, un couple de domestiques. Elle se trouve mêlée, par l'activité de son mari, aux militaires, aux Vietnamiens et aux civils de toutes nationalités. Elle fait son petit reportage tout personnel et il se trouve à la fin que sa petite histoire éclaire singulièrement sur la grande. Mag Bodard n'a pas écrit non plus un ouvrage humoristique sur l'Indochine. Elle sait montrer des enthousiasmes et proclame avec des phrases toutes vibrantes de sincérité, son admiration pour le maréchal de Lattre et la peine que lui cause sa mort. Elle a suivi de loin le drame de Dien-Bien-Phu avec l'émotion de ceux qui connaissent les épreuves imposées aux combattants.
Il n'y a d'ailleurs pas que la guerre dans le livre de Mag Bodard : la découverte d'un pays surprenant aux yeux d'une Occidentale, de la baie d'Angkor aux petits restaurants de Cholon, la rencontre des types d'humanité bizarres illustrent son livre et donnent la mesure de la vie en Indochine pendant le conflit.
L'Indochine, c'est aussi comme ça est-il un livre de femme? Oui, si on pense que sur un problème nouveau et un drame une femme pose un regard de bon sens, de justice et d'amitié. Mag Bodard, ou "la vérité sort de la bouche des femmes".»
Mais le livre de Mag Bodard n'est pas une œuvre austère. C'est une femme qui parle (car elle n'écrit pas, elle raconte avec un style qui est tout personnel) en se défiant toujours des grands mots. Elle a un mari, le journaliste de France-Soir Lucien Bodard, une maison à tenir, des chats, un couple de domestiques. Elle se trouve mêlée, par l'activité de son mari, aux militaires, aux Vietnamiens et aux civils de toutes nationalités. Elle fait son petit reportage tout personnel et il se trouve à la fin que sa petite histoire éclaire singulièrement sur la grande. Mag Bodard n'a pas écrit non plus un ouvrage humoristique sur l'Indochine. Elle sait montrer des enthousiasmes et proclame avec des phrases toutes vibrantes de sincérité, son admiration pour le maréchal de Lattre et la peine que lui cause sa mort. Elle a suivi de loin le drame de Dien-Bien-Phu avec l'émotion de ceux qui connaissent les épreuves imposées aux combattants.
Il n'y a d'ailleurs pas que la guerre dans le livre de Mag Bodard : la découverte d'un pays surprenant aux yeux d'une Occidentale, de la baie d'Angkor aux petits restaurants de Cholon, la rencontre des types d'humanité bizarres illustrent son livre et donnent la mesure de la vie en Indochine pendant le conflit.
L'Indochine, c'est aussi comme ça est-il un livre de femme? Oui, si on pense que sur un problème nouveau et un drame une femme pose un regard de bon sens, de justice et d'amitié. Mag Bodard, ou "la vérité sort de la bouche des femmes".»