L'homme mystifié
Gallimard
Parution
L'homme est aujourd'hui le centre d'une crise de civilisation. Maître du milieu extérieur, la véritable signification des relations sociales et des institutions qui en résultent lui échappe encore et jusque dans les moindres situations de la vie quotidienne. L'homme mystifié reste fidèle à sa lointaine vocation pour la servitude. Pour conquérir sa liberté intégrale, il doit accepter, sans orgueil mais sans crainte, d'affronter les fondements permanents de toute société, c'est-à-dire les lois mystérieuses et sacrées du pouvoir et de l'amour.
Cet essai, précisément, s'interroge sur la manière d'interpréter l'ordre social, à la lumière de recherches nouvelles en sociologie, en économie et en psychanalyse. Sa démarche ne s'embarrasse d'aucune considération gratuite sur les convenances, les habitudes intellectuelles ou la tradition. Dès lors, les principes ne paraissent plus aussi neutres, et aussi innocents. Le droit, la morale et la religion livrent quelques-uns de leurs mécanismes essentiels et certaines de leurs illusions parmi les plus cruelles. Derrière les ruses et les décors, l'analyse découvre impitoyablement les rapports de force entre les groupes, les relations entre dominants et dominés et les lois ancestrales de la jungle, à peine travesties dans la société contemporaine. Elle explore ainsi tour à tour la vraie figure du chef politique, les ressources prodigieuses de la démocratie, le comportement secret de la femme et de son compagnon dans leurs attitudes à l'égard du pouvoir, les rivalités tacites au cœur des nations et entre les nations elles-mêmes. Parce qu'elle triomphe de l'absurde, seule l'analyse, en démystifiant l'homme, lui restitue toute sa responsabilité.
Elle ne parviendra pas cependant à exorciser complètement le mythe qui révèle à la fin sa signification profonde dans toute la structure sociale. L'éternel combat entre les hommes et les dieux n'est donc jamais achevé. Et si la fraternité des hommes est ici proposée comme l'ultime valeur, c'est qu'elle inspire en effet tout ce livre et sa tentative pour donner de la dignité une définition moderne.
Cet essai, précisément, s'interroge sur la manière d'interpréter l'ordre social, à la lumière de recherches nouvelles en sociologie, en économie et en psychanalyse. Sa démarche ne s'embarrasse d'aucune considération gratuite sur les convenances, les habitudes intellectuelles ou la tradition. Dès lors, les principes ne paraissent plus aussi neutres, et aussi innocents. Le droit, la morale et la religion livrent quelques-uns de leurs mécanismes essentiels et certaines de leurs illusions parmi les plus cruelles. Derrière les ruses et les décors, l'analyse découvre impitoyablement les rapports de force entre les groupes, les relations entre dominants et dominés et les lois ancestrales de la jungle, à peine travesties dans la société contemporaine. Elle explore ainsi tour à tour la vraie figure du chef politique, les ressources prodigieuses de la démocratie, le comportement secret de la femme et de son compagnon dans leurs attitudes à l'égard du pouvoir, les rivalités tacites au cœur des nations et entre les nations elles-mêmes. Parce qu'elle triomphe de l'absurde, seule l'analyse, en démystifiant l'homme, lui restitue toute sa responsabilité.
Elle ne parviendra pas cependant à exorciser complètement le mythe qui révèle à la fin sa signification profonde dans toute la structure sociale. L'éternel combat entre les hommes et les dieux n'est donc jamais achevé. Et si la fraternité des hommes est ici proposée comme l'ultime valeur, c'est qu'elle inspire en effet tout ce livre et sa tentative pour donner de la dignité une définition moderne.