L'exécuteur
Collection Éditions originales
Gallimard
Parution
Revenant d'Afrique où il a vécu plusieurs années après avoir connu en Europe la guerre et la prison, Victor arrive dans une petite ville de l'Ouest de la France. Il y cherche celui qui avait dénoncé l'un de ses camarades de captivité, Paul Dupin dit Paimpol. Avant de mourir, celui-ci lui a fait promettre de le venger, tôt ou tard.
Victor n'a aucune peine à retrouver le délateur, horrible personnage qui prospère impunément. Comment, puisque sa trahison est connue, n'a-t-on pas fait justice? C'est ce que Victor essaie de comprendre en interrogeant les anciens compagnons de Paimpol, leur chef, Madec, que les tortures qu'il a subies ont rendu à demi fou. Au cours d'une scène violente au bord de la mer, entre le justicier et le délateur, celui-ci démasqué tombe à l'eau et se noie. Victor avait sans doute l'intention de le tuer - mais est-ce si sûr? Il passera de toutes façons pour le meurtrier.
Il s'enfuit donc, arrive dans un petit village où il a connu une femme, Luce, au cours de l'exode. Elle vit dans une masure, entourée d'enfants qu'elle a eus de ses amants successifs : un allemand, un noir américain. Elle accueille Victor, traqué par les policiers. Une nuit, cherchant à s'enfuir, Victor emprunte un pont à demi démoli et se noie.
Une narration des faits principaux du roman comme celle qu'on vient de lire trahit à coup sûr le romancier et ses personnages. Les actes ne sont pas prémédités à ce point ; ils ne s'accomplissent pas avec cette sûreté cruelle : ils sont environnés d'ombre, au contraire ; ils flottent dans un univers nocturne où le rêve prend souvent le pas sur la réalité. Ce justicier est d'un type assez peu ordinaire, et ce qu'il recherche dans l'accomplissement de son acte, c'est la vérité des protagonistes du drame, aussi bien que sa propre vérité. De ce point de vue, il semble bien que sa mission ait été un échec. Et cet échec n'est-ce pas celui d'une tentative désespérée pour retrouver le temps perdu?
On n'échappe pas à l'envoûtement que crée Nicole Vedrès, en contant ce drame qui n'est qu'un prétexte. C'est au delà des faits qu'est la beauté d'un tel livre, comme c'est au delà des actes qu'est la verité des personnages. Le style crée la poésie ou la fidélité, l'amour et la mort mènent leur tragique ballet.
Victor n'a aucune peine à retrouver le délateur, horrible personnage qui prospère impunément. Comment, puisque sa trahison est connue, n'a-t-on pas fait justice? C'est ce que Victor essaie de comprendre en interrogeant les anciens compagnons de Paimpol, leur chef, Madec, que les tortures qu'il a subies ont rendu à demi fou. Au cours d'une scène violente au bord de la mer, entre le justicier et le délateur, celui-ci démasqué tombe à l'eau et se noie. Victor avait sans doute l'intention de le tuer - mais est-ce si sûr? Il passera de toutes façons pour le meurtrier.
Il s'enfuit donc, arrive dans un petit village où il a connu une femme, Luce, au cours de l'exode. Elle vit dans une masure, entourée d'enfants qu'elle a eus de ses amants successifs : un allemand, un noir américain. Elle accueille Victor, traqué par les policiers. Une nuit, cherchant à s'enfuir, Victor emprunte un pont à demi démoli et se noie.
Une narration des faits principaux du roman comme celle qu'on vient de lire trahit à coup sûr le romancier et ses personnages. Les actes ne sont pas prémédités à ce point ; ils ne s'accomplissent pas avec cette sûreté cruelle : ils sont environnés d'ombre, au contraire ; ils flottent dans un univers nocturne où le rêve prend souvent le pas sur la réalité. Ce justicier est d'un type assez peu ordinaire, et ce qu'il recherche dans l'accomplissement de son acte, c'est la vérité des protagonistes du drame, aussi bien que sa propre vérité. De ce point de vue, il semble bien que sa mission ait été un échec. Et cet échec n'est-ce pas celui d'une tentative désespérée pour retrouver le temps perdu?
On n'échappe pas à l'envoûtement que crée Nicole Vedrès, en contant ce drame qui n'est qu'un prétexte. C'est au delà des faits qu'est la beauté d'un tel livre, comme c'est au delà des actes qu'est la verité des personnages. Le style crée la poésie ou la fidélité, l'amour et la mort mènent leur tragique ballet.