L'économie organisée

Série Notre Temps
Gallimard
Parution
Déterminer les origines de la crise présente et rechercher les remèdes susceptibles d'y pallier, tel est le probléme que s'est posé le jeune auteur du présent ouvrage.
Il donne d'abord une analyse profonde des transformations économiques survenues dans l'après-guerre : l'intégration croissante de l'économie dans l'État, l'organisation progressive de tous les facteurs économiques, enfin l'application accélérée mais désordonnée du progrès technique. Ces changements lui fournissent l'explication des particularités de la crise présente, de son intensité accrue, résultat des exagérations commises, et de sa persistance, notre économie ayant perdu la faculté d'adaptation qui la caractérisait autrefois.
La solution de ces difficultés ne semble guère possible sans une transformation profonde de notre régime économique. Écartant résolument, et le retour au libéralisme pur, solution désirable mais irréalisable – et l'adoption d'un socialisme dictatorial, incompatible avec les données fondamentales de notre civilisation, l'auteur préconise l'adoption d'un régime d'économie organisée, laissant place à l'initiative individuelle comme à l'action coordinatrice de l'État et réalisant ainsi une synthèse féconde des avantages du libéralisme et du socialisme.
Un tel régime aurait pour avantage de réaliser une division rationnelle des fonctions et des risques entre l'individu et la collectIvité ; l'individu gardant l'expoitation des entreprises et le risque «technique» y afférant, tandis que la collectivité se chargerait de coordonner ses efforts dans une politique économique, conciliant les intérêts particuliers avec l'intérêt général de l'économie nationale, et supporterait le risque «social» résultant de l'évolution économique générale.
Ayant ainsi justifié l'idée d'une économie organisée, l'auteur essaye d'en établir le programme ; alliant une grande hardiesse de conception à un réalisme constructif, il élabore un vaste plan de réorganisation économique devant permettre de rétablir un équilibre durable de la production et de la consommation.
Il préconise à cet effet l'établissement d'états de prévision permettant de déterminer la production pouvant être absorbée par le marché. Ces données scientifiques une fois établies, l'adaptation pratique de la production aux besoins aurait lieu par l'intermédiaire de cartels d'industrie, groupant toutes les entreprises et réalisant, au moyen de compensations équitables, la conciliation des intérêts particuliers pouvant être lésés et de l'intérêt général.
À cette organisation de la production, destinée à assurer l'equilibre entre la production et la consommation, il ajoute l'organisation du progrès industriel devant sauvegarder le maintien de cet équilibre, en le préservant des troubles pouvant résulter du brusque développement d'une industrie nouvelle.
La réalisation de ce programme de réformes, tendant à concilier dans tous les domaines les intérêts, divergents en apparence, des particuliers et de la collectivité, permettrait de consolider la solidarité existant entre tous les facteurs de la vie économique, solidarité basée sur des droits et des devoirs réciproques. Telle est la couclusion du pénétrant ouvrage de Paul Alpert, riche en idées nouvelles et en aperçus profonds.
Lire un extrait
À découvrir également
La crise sans cesse ajournée du capitalisme démocratique
Essai sur les racines du néolibéralisme
Une critique de la marchandise
Brutalité et complexité dans l'économie globale
Enquête sur les tendances oligarchiques de la vie des groupes
La crise sans cesse ajournée du capitalisme démocratique
Une institution de la démocatie
Homo aequalis - II
France-Allemagne et retour