Kanda
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Kanda, fils de Citafa, le chef de village, est un Noir africain. On le voit d’abord parmi les siens dans le petit village de Coyah ; il joue de la viole et, peu à peu, dans ses chansons ainsi que dans ses rêves une image se précise, celle d’une jeune fille entrevue lors d’un voyage, Mariama.
C’est pour la retrouver qu’il part, à pied, son baluchon sur la tête. Il travaille ici et là, joue de la viole ; enfin il arrive au pays de l’or et descend dans les mines.
Quand il revient à Coyah, ne rapportant qu’un petit sachet de poudre d’or, son père est mort, empoisonné par un oncle. Celui-ci est maintenant le chef et entend le demeurer. Il marie d’abord Kanda – avec une Mariama qui n’est pas celle du rêve, mais qui le deviendra – et l’on imagine qu’il va l’empoisonner à son tour, quand soudain il meurt en accusant Kanda. Personne au village ne croit à cette accusation, mais la coutume est formelle : les paroles d’un mourant sont sacrées. Kanda est chassé de la communauté.
Avec Mariama, il va s’installer au flanc d’une montagne d’où il domine la plaine de Coyah. Ils bâtissent une case, défrichent, sèment. Un bonheur, durement gagné, une paix extraordinaire comblent Kanda. Avec l’or qui lui reste, il fait façonner par le forgeron du village une étoile qu’il attache sur le front de Mariama. Bientôt ils auront un fils ; quelques hommes viennent se grouper autour d’eux, des cases s’élèvent sur la montagne…
Une étrange sérénité – étrange parce que rien ne la justifie apparemment – se dégage de ce récit, très uni et très simple, sans recherche d’effets littéraires ou pittoresques d’aucune sorte. On a le sentiment que tout est présent et vrai, et qu’on est en attente au bord d’une vérité essentielle - qui ne doit pas être révélée.
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