Ici, le chemin se perd

Collection Blanche
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1984
Sophie Dimitrievna, fille aimée d'Alexandre 1ᵉʳ de Russie et de sa maîtresse Marie Narychkine, meurt à dix-sept ans. Un an plus tard le tsar disparaît. Peu après cette fin mystérieuse, un inconnu se réfugie dans un couvent du Caucase, puis s'enfuit.
À Semipalatinsk, en Sibérie, on arrête un vagabond. Il a été esclave à Samarcande. Il conte ses aventures sanglantes, ses amours avec une esclave persane, puis avec une tzigane, qui l'aide à fuir et l'abandonne. Il poursuit son fantôme à travers les déserts et apprend finalement sa mort.
Un mendiant est recueilli par une famille de Vieux-Croyants de l'Altaï. Il s'enfuit sur un ordre mystérieux, poursuit sa route avec un chercheur d'or, puis avec un bagnard qu'il égorge ; enfin avec un lama qui, parmi les solitudes de la Mongolie, tente de l'initier à la suprême connaissance. L'homme s'enfuit encore et, après avoir erré dans un pays dont on ne sait s'il est de ce monde, prend le chemin du bagne.
Ces trois héros ne sont-ils qu'un seul et même individu? Et cet individu, qui est-il? Un illuminé, un conspirateur, ou bien le tsar lui-même, réapparu douze ans après sa mort, sous les traits du moine Fédor Kousmitch, qui fit douze ans de bagne? Nous sommes dans la légende.
Ces récits d'aventures sont d'une surprenante intensité. Ils sont aussi le récit d'une admirable aventure spirituelle. Le fugitif qui en est la figure centrale, cherche, dans la condition la plus abjecte à laquelle puisse être réduit un homme, un sens nouveau aux valeurs du monde qu'il a rejeté ; un sens à l'amour et à la douleur. Le dialogue s'institue entre l'Orient et l'Occident, entre le bouddhisme et le christianisme. Puis, sur les pas du Rédempteur, l'homme marche avec une assurance tranquille vers le bagne.