Harengs frits au sang

suivi de Ce que pesait cette aventure
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Le matin de la foire où Gardaud, le boiteux d'Érapière, caresse, éperdu, la tendre fillette de l'auberge borgne de Naraigue, la vieille mère de l'infirme est crapuleusement assassinée. Son sang coule du premier étage au rez-de-chaussée dans la poêle où elle faisait frire des harengs.
On soupçonne Gubre, le vagabond, qui logeait dans l'étable de la vieille, d'avoir fait le coup. On le bat, on l'emprisonne, on le juge, mais il est acquitté.
Des années plus tard, Collinet, le fils de la coiffeuse, dont l'enfance a été obsédée par ce crime mystérieux, reviendra au village pour éclaircir le mystère. Qui a tué la mère Gardaud?
Il ne faudrait pas que le lecteur, se fiant à ce résumé succinct, croie qu'il a affaire ici à un banal roman policier. Le récit de Jean Duperray n'est rien de tel. C'est une truculente complainte, écrite en jargon populaire, un peu comme le père Peinard écrivait ses pamphlets en argot d'ouvrier des faubourgs, pleine d'une âpre poésie campagnarde, où l'eau, le vent, le roc, la nuit, la neige, les saisons sont des personnages essentiels.