Furieusement tendre
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Au cours d'une réception mondaine, le narrateur qui, malgré sa jeunesse (ou à cause de sa jeunesse), ne croit plus à l'amour et trouve toutes les femmes sottes, rencontre Véronique, une splendide créature. Sans même avoir été présentés l'un à l'autre et dès le premier regard, leur entente est parfaite. Ils dansent ensemble, se parlent à peine, et c'est pour se promettre une nuit d'amour, laquelle, spécifie Véronique, ne sera suivie d'aucune autre. Cette nuit d'amour est merveilleuse, mais l'un et l'autre sont fidèles à leur pacte et se séparent sans l'idée de se revoir. Le narrateur, pourtant, est intrigué par cette étrange et audacieuse femme. Intrigué et intéressé. Plus qu'intéressé même puisqu'il devient amoureux d'elle et souffre de la savoir livrée à son goût pour les hommes, goût compliqué de mépris, sans jamais songer que l'amour puisse être autre chose. Le hasard les fait se rencontrer de nouveau. Sans redevenir amant et maîtresse, ils se lient d'une sorte de camaraderie amicale. Le narrateur entreprend de la conquérir et de la guérir de son amateurisme qui le révolte. Il est aidé en cela par une charmante gamine, Pearl, qui s'éprend de lui, et dont Véronique s'éprend. Le trio ne se sépare que rarement et c'est par les jeux de Lesbos que Véronique apprend à avoir besoin d'un autre être et à se sentir jalouse. Le plus dur est fait. Lorsque Pearl se marie de son côté, Véronique découvre que son ami d'une nuit a voulu lui apprendre à aimer par la voie de la souffrance : elle l'aime, lui, cette fois et pour de bon, et le narrateur conclut avec La Rochefoucauld, à l'adresse de ceux que choquerait un tel itinérai re amoureux : «Les vices entrent dans la composition des vertus comme les poisons entrent dans la composition des remèdes.»