Carnets de l'écrivain

Collection Blanche
Gallimard
Parution
«Je me suis amusé à noter dans ces Carnets tout ce qui fait le souci et la consolation de l'écrivain : quelques réflexions sur la grammaire, sur le style, sur la création, sur la critique, sur certaines circonstances curieuses qui ont accompagné ma vie ou la naissance de mes ouvrages», écrit Marcel Jouhandeau dans le court avis qu'il a placé en tête de ses Carnets.
Pour qui se plonge dans ce livre, dont il ne pourra plus s'arracher qu'il ne soit parvenu à la dernière page, ces lignes apparaissent comme le comble de la modestie. Pour un peu, Marcel Jouhandeau nous présenterait ses Carnets de l'écrivain comme le résidu de son œuvre. Rien de moins vrai. Ces réflexions, ces tableaux, ces études sont d'une vigoureuse «santé» littéraire et morale, qui en fait bien plutôt la charpente invisible de l'œuvre, comme dans une maison construite, que des restes de matériaux inutilisés.
Certains longs travaux d'un seul tenant présentent un intérêt particulier : tels les souvenirs de Marcel Jouhandeau sur son année de rhétorique supérieure à Henri-IV, des réflexions sur sa vocation et sa carrière de professeur, et surtout le dossier de ses rapports avec sa viIle natale de Guéret (Chaminadour). Les relations de l'auteur avec les gens dont il a fait ses personnages sous des noms à peine transposés, et avec la petite ville qu'il a peinte inlassablement, amoureusement, impitoyablement pendant cinquante ans, forment un passionnant sujet d'étude.