Boustrophédon
. Essai d'intelligence
Collection Hors série Connaissance
Gallimard
Parution
Boustrophédon : ce titre s'inspire d'une écriture archaïque des Grecs qui se lisait sans discontinuer, de gauche à droite et de droite à gauche. Quant à l'œuvre, d'abord synthèse subjective, puis analyse scientifique, enfin synthèse philosophique, elle trace son sillon dans l'un et l'autre sens.
Même soutenu par les dieux et leurs prophètes, l'homme demeure la moins libre de toutes les créatures. Pourtant, il met tout son orgueil et son énergie disponible à s'insurger contre la loi cosmique qui le dirige à chaque instant. À chaque instant, il invoque les conquêtes de son génie et met son espoir de libération dans les découvertes de la science. Mais Einstein, le plus génial des savants, lui répond : «Nul chemin ne mène de la connaissance de ce qui est à ce qui devrait être.»
Devant cet amoralisme de la science, l'auteur s'enquiert d'une philosophie qui unisse l'esprit au déterminisme des choses. Un tel propos, en même temps que fleurit l'indéterminisme consécutif aux «relations de Heisenberg» et à la mécanique ondulatoire, paraît pour le moins chimérique.
Mais l'auteur, poursuivant sa patiente analyse du me physique au biologique et au psychologique, n'hésite pas à suivre le conseil du grand physicien Schrödinger, et donc «à s'embarquer dans une synthèse de faits et de théories» en prenant à son compte tous les risques d'une telle aventure. Passant outre à tout particularisme d'opinion ou de doctrine, il s'avise que savants et philosophes devront n'avoir qu'un but commun : converger à la genèse naturelle des faits.
Que l'homme s'adapte donc, qu'il affronte le réel, que les lois de la vie lui enseignent l'art de penser juste! Cette morale biologique est vivifiante et n'implique nul pessimisme : l'inhumanité de la science doit nous rendre plus humains. Paradoxe? Non point. Il nous faut concilier la technique dévorante – que rien n'arrêtera et qui seule peut nous défendre – avec l'amour des hommes.
Même soutenu par les dieux et leurs prophètes, l'homme demeure la moins libre de toutes les créatures. Pourtant, il met tout son orgueil et son énergie disponible à s'insurger contre la loi cosmique qui le dirige à chaque instant. À chaque instant, il invoque les conquêtes de son génie et met son espoir de libération dans les découvertes de la science. Mais Einstein, le plus génial des savants, lui répond : «Nul chemin ne mène de la connaissance de ce qui est à ce qui devrait être.»
Devant cet amoralisme de la science, l'auteur s'enquiert d'une philosophie qui unisse l'esprit au déterminisme des choses. Un tel propos, en même temps que fleurit l'indéterminisme consécutif aux «relations de Heisenberg» et à la mécanique ondulatoire, paraît pour le moins chimérique.
Mais l'auteur, poursuivant sa patiente analyse du me physique au biologique et au psychologique, n'hésite pas à suivre le conseil du grand physicien Schrödinger, et donc «à s'embarquer dans une synthèse de faits et de théories» en prenant à son compte tous les risques d'une telle aventure. Passant outre à tout particularisme d'opinion ou de doctrine, il s'avise que savants et philosophes devront n'avoir qu'un but commun : converger à la genèse naturelle des faits.
Que l'homme s'adapte donc, qu'il affronte le réel, que les lois de la vie lui enseignent l'art de penser juste! Cette morale biologique est vivifiante et n'implique nul pessimisme : l'inhumanité de la science doit nous rendre plus humains. Paradoxe? Non point. Il nous faut concilier la technique dévorante – que rien n'arrêtera et qui seule peut nous défendre – avec l'amour des hommes.