Baudelaire et la Présidente

Collection Blanche
Gallimard
Parution
Celle qui devait à Théophile Gauthier son surnom de «la Présidente» s'appelait en réalité Aglaé Savatier. «Mais par un tour de passe-passe portant sur une seule lettre, écrit François Porché, l'adroite fille avait escamoté la résonance triviale du patronyme ; elle se faisait appeler Sabatier.» De plus, en hommage aux Beaux-Arts, grâce auxquels elle était entrée dans le demi-monde en posant pour peintres et sculpteurs, Mme Savatier avait changé Aglaé en Apollonie.
Convive assidu des joyeuses agapes du dimanche qui, dans l'hôtel de la rue Frochot, réunissait autour d'Apollonie ses amis et ses admirateurs, Baudelaire durant quatre années envoya à la maîtresse de maison, qu'il aimait en secret, de nombreux poèmes anonymes.
Lorsque, enfin lasse de ce manège éventé par tous, la Présidente décida de se donner au poète, ce fut l'échec. Baudelaire ne pouvait aimer autrement qu'en rêve cette belle femme blonde, rose et rieuse.
François Porché le premier discerna les interdits et les préférences que l'attachement passionné de Charles à sa mère imposerait à sa vie amoureuse. Dans ce livre, il examine plus particulièrement comment «le fiasco» dont souffrit douloureusement le poète des Fleurs du mal s'en trouva l'inévitable conséquence.
Autour de cette aventure insolite vit le Paris littéraire et artistique du siècle dernier, tandis que l'auteur nous parle de Baudelaire avec une connaissance fraternelle.
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