Avoir tué père et mère
Collection Blanche
Gallimard
Parution
Michel Rousseau-Bellier nous entraîne à la découverte d'un couple et de se trois enfants, cela en quatre chapitres dont, assez curieusement, les deux premiers sont séparés des deux autres par des nouvelles qui sont autant de variantes d'un même thème : le comportement de couple et d'enfants en fonction d'un certain milieu et d'une certaine éducation.
L'auteur se sert de l'ironie et de l'extravagance, et s'en dégage vivement pour peindre l'âme enfantine affolée d'amour. L'Enfant câlin pourrait être L'Enfant chagrin, et l'enfant d'Un Ange passe pourrait être un cousin très éloigné de la même famille. Le fils, qui malencontreusement tue son père dans la nouvelle Le Train, est bien proche de Patrick, l'aîné des trois enfants du récit Le Père et La Mère.
Le couple du Père et de la Mère semble se morfondre, mais comment ferait-il pour ne pas paraître désenchanté dans une existence morne? Et puis pourquoi cette existence serait-elle tellement insipide? Le Père ne cesse de «se faire les dents» sur sa femme, ses enfants ou la vie de bureau. Gentil passe-temps ou folle passion? C'est à la fois une aimable distraction et une sorte d'admiration pour le détestable amour conjugal «solennel, horriblement gigantesque et lourd, une interminable cérémonie».
La Mère, âme errante, ignore qu'elle «cherche» car, en fait, tous cherchent, non seulement la Mère capricieuse, à peine frivole, mais le Père et un certain Philippe qui, lui, n'a rien sinon une femme. Les autres ont plus, possèdent tout : ils ont des habitudes et des enfants.
L'usage des mots sauve le Père, le sauve de la vie de bureau comme de la vie familiale. C'est la seule évasion possible et la Mère le sent si bien qu'elle s'efforce petit à petit d'utiliser les mêmes mots, d'atteindre, sans y parvenir, la même pensée, une pensée qui ne corresponde jamais au quotidien besogneux ou familial.
L'analyse de la vie quotidienne est traitée par Michel Rousseau- Bellier sur un tel mode satirique que l'on comprend vite qu'elle dissimule une tendre émotion et une grande sensibilité.
L'auteur se sert de l'ironie et de l'extravagance, et s'en dégage vivement pour peindre l'âme enfantine affolée d'amour. L'Enfant câlin pourrait être L'Enfant chagrin, et l'enfant d'Un Ange passe pourrait être un cousin très éloigné de la même famille. Le fils, qui malencontreusement tue son père dans la nouvelle Le Train, est bien proche de Patrick, l'aîné des trois enfants du récit Le Père et La Mère.
Le couple du Père et de la Mère semble se morfondre, mais comment ferait-il pour ne pas paraître désenchanté dans une existence morne? Et puis pourquoi cette existence serait-elle tellement insipide? Le Père ne cesse de «se faire les dents» sur sa femme, ses enfants ou la vie de bureau. Gentil passe-temps ou folle passion? C'est à la fois une aimable distraction et une sorte d'admiration pour le détestable amour conjugal «solennel, horriblement gigantesque et lourd, une interminable cérémonie».
La Mère, âme errante, ignore qu'elle «cherche» car, en fait, tous cherchent, non seulement la Mère capricieuse, à peine frivole, mais le Père et un certain Philippe qui, lui, n'a rien sinon une femme. Les autres ont plus, possèdent tout : ils ont des habitudes et des enfants.
L'usage des mots sauve le Père, le sauve de la vie de bureau comme de la vie familiale. C'est la seule évasion possible et la Mère le sent si bien qu'elle s'efforce petit à petit d'utiliser les mêmes mots, d'atteindre, sans y parvenir, la même pensée, une pensée qui ne corresponde jamais au quotidien besogneux ou familial.
L'analyse de la vie quotidienne est traitée par Michel Rousseau- Bellier sur un tel mode satirique que l'on comprend vite qu'elle dissimule une tendre émotion et une grande sensibilité.
