Au bataillon de choc avec Georges Schlumberger

Ce livre est une stèle dressée en l'honneur d'un frère d'armes. S'il est aussi l'histoire d'une des plus glorieuses formations de l'armée de de Lattre, c'est que l'aventure guerrière des deux camarades eut pour cadre ce corps d'élite. Le récit s'arrête avec la mort de celui qui en fut un des plus purs champions.
L'évasion de France par la Méditerranée et la traversée en kayak jusqu'à Barcelone font déjà date dans les annales des prouesses sportives. Prisons espagnoles, passage en Afrique, engagement au Bataillon de choc : premières étapes vers le métier de «guerriers» – non pas de soldats de l'armée traditionnelle, mais de combattants entraînés à la lutte individuelle, aux corps à corps, aux risques de l'éclaireur envoyé derrière les lignes ennemies, armé de tout ce que la technique moderne peut ajouter aux ruses réapprises des primitifs. Puis c'est l'épopée de l'île d'Elbe, la reprise de Toulon, la remontée du Rhône, et enfin l'assaut des pitons des Vosges, où Georges Schlumberger est tué d'une balle au cœur.
Narration directe, précise, sans commentaires, et qui tire sa force de son exemplaire simplicité. L'auteur ne parle de lui-même que dans la mesure où son rôle est indémêlable de celui de son ami. Tout le récit éclaire le caractère d'un garçon qui se destinait au métier d'explorateur ; pendant les mois passés à son Bataillon, il connut la plus exaltante aventure – celle qu'il devait payer de sa vie.