Visa pour la Sibérie
Gallimard
Parution
Marcel Giuglaris était bien placé, vivant au Japon et parlant le russe, pour explorer cette face «pacifique» de la Russie qu'est la Sibérie. Il l'a fait en journaliste attentif et expérimenté, avec ce mélange d'esprit critique et de sympathie indispensable dans ce genre d'enquête, et
avec une simplicité et une bonne humeur qui enlèvent toute aridité aux passages mêmes les plus documentaires.
La première grande remarque faite par l'auteur, c'est que cette Asie russe : Sibérie orientale et Extrême-Orient, est peuplée de blancs : descendants des déportés de l'époque tsariste, soldats démobilisés et utilisés sur place, Komsomols (de 18 à 25 ans), filles et garçons, poussés ou attirés vers ces régions autant par enthousiasme réel que pour se conformer à la ligne du Parti. Le lien avec l'Ouest, dont beaucoup gardent la nostalgie, c'est le Transsibérien, où l'auteur fait de passionnantes rencontres avec des gens qui, pour une fois, parlent sans se gêner.
Il faut bien étudier les cartes pour suivre utilement le dessin de ce gigantesque «complexe» industriel, avec ses voies de communications ferroviaires, aériennes et fluviales, ses villes champignons, ses ports, ses mers, son Baïkal. Pourquoi Khrouchtchev attache-t-il tant d'importance au développement de ces régions sibériennes, à leur aménagement, à leur peuplement? C'est, d'une part, pour utiliser les immenses ressources du sous-sol, d'autre part pour s'affirmer sur la Côte Pacifique, face au Japon et aux États-Unis ; et c'est surtout pour surveiller et dominer dans la mesure du possible la frontière avec la Chine, ce fleuve Amour, «bassin d'ennuis». Car «le problème du siècle et des siècles à venir, c'est la Chine».
La première grande remarque faite par l'auteur, c'est que cette Asie russe : Sibérie orientale et Extrême-Orient, est peuplée de blancs : descendants des déportés de l'époque tsariste, soldats démobilisés et utilisés sur place, Komsomols (de 18 à 25 ans), filles et garçons, poussés ou attirés vers ces régions autant par enthousiasme réel que pour se conformer à la ligne du Parti. Le lien avec l'Ouest, dont beaucoup gardent la nostalgie, c'est le Transsibérien, où l'auteur fait de passionnantes rencontres avec des gens qui, pour une fois, parlent sans se gêner.
Il faut bien étudier les cartes pour suivre utilement le dessin de ce gigantesque «complexe» industriel, avec ses voies de communications ferroviaires, aériennes et fluviales, ses villes champignons, ses ports, ses mers, son Baïkal. Pourquoi Khrouchtchev attache-t-il tant d'importance au développement de ces régions sibériennes, à leur aménagement, à leur peuplement? C'est, d'une part, pour utiliser les immenses ressources du sous-sol, d'autre part pour s'affirmer sur la Côte Pacifique, face au Japon et aux États-Unis ; et c'est surtout pour surveiller et dominer dans la mesure du possible la frontière avec la Chine, ce fleuve Amour, «bassin d'ennuis». Car «le problème du siècle et des siècles à venir, c'est la Chine».