Une métaphysique tragique

Collection Espoir
Gallimard
Parution
Sous ses apparences de traité théologique, ce petit livre qui agite de grandes questions, n'est peut-être qu'une apologie de la création littéraire, comme le lecteur s'en rendra compte avec surprise en parvenant aux derniers chapitres.
Mais pour que cette apologie donnât de son objet une justification absolue, il importait à l'auteur de remonter jusqu'aux principes des choses, et de remettre en cause les rapports de «Dieu» avec la «Création». Ces rapports sont ici résolument niés. Autrement dit, le privilège du pouvoir créateur est totalement retiré à Dieu, défini comme l'être pur, l'être vierge et stérile par excellence... Mais le monde se crée par son propre mouvement, tire de son propre fonds la force qui le pousse à se renouveler et à s'enrichir sans cesse sans qu'il puisse cependant transcender sa nature, essentiellement imparfaite et limitée.
Ce monde, toujours inachevé, toujours imparfait, c'est à l'artiste qu'il appartient de le refaire et de le parfaire ; c'est à l 'artiste qu'il appartient, dans la mesure de ses faibles forces, d'en donner une image plus riche, plus accomplie, plus proche de ce rêve d'absolu que tout homme porte en lui.
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