Terre Paradis
Collection Éditions originales
Gallimard
Parution
Maxime Lemoine vit à la campagne avec sa grand-mère. Son père est un escroc en fuite ; sa mère mène une vie dissipée à Paris. De temps en temps, quand la grand-mère est sur le point de «prendre une décision», c'est-à-dire de le contraindre à «trouver sa voie», il accepte un petit travail local. Il ne peut vivre qu'en solitaire et il n'est heureux que dans la communion avec la nature : bêtes, plantes, pierres. Mais il ne connaît la paix totale que près d'une créature étrange, «Rosemolle», qui est pour lui la femme absolue, avec une petite tête vide sur un corps accueillant. Il se veut aussi dépourvu de pensées que Rosemolle.
Régisseur chez la comtesse Hermine, Maxime prêche sa doctrine à sa patronne et à la fille de celle-ci, la pure Lucile. Il les convainc de détruire les biens ridicules accumulés dans le château depuis six ou sept cents ans. Il les exhorte à la contemplation.
Longtemps ses désirs d'absolu font hésiter Maxime entre la pureté de Lucile et l'obscénité de Raymonde, une fille du pays, jusqu'au moment où il s'aperçoit que les deux se valent et sont aussi vaines l'une que l'autre. Seul compte le retour à la vie naturelle.
La vieille comtesse Hermine, fanatique des idées de Maxime, rameute au château des centaines de pauvres gens, «d'êtres asociaux», et peu à peu se crée une sorte de phalanstère, totalement privé de lois et de règlements, dans lequel on vit sans travailler, mais en s'abandonnant à la nature. Cela finira mal, car le scandale est grand. Les autorités civiles et religieuses s'émeuvent. La troupe elle-même interviendra. La comtesse périt. Maxime reste seul. Seul avec Rosemolle.
On attendait avec intérêt le second roman de Paul Colin (prix Goncourt 1950 pour Les Jeux sauvages). Terre Paradis témoigne d'un enrichissement et d'un approfondissement considérables. C'est un livre étrange, subversif, une sorte de chant énorme où le lyrisme se mêle au réalisme, un poème animé d'une sincérité éperdue, et qui conserve jusqu'à la fin un humour violent en même temps qu'une tristesse déchirante. On y lira des pages admirables sur la nature, les bêtes, l'instinct de vie.
Régisseur chez la comtesse Hermine, Maxime prêche sa doctrine à sa patronne et à la fille de celle-ci, la pure Lucile. Il les convainc de détruire les biens ridicules accumulés dans le château depuis six ou sept cents ans. Il les exhorte à la contemplation.
Longtemps ses désirs d'absolu font hésiter Maxime entre la pureté de Lucile et l'obscénité de Raymonde, une fille du pays, jusqu'au moment où il s'aperçoit que les deux se valent et sont aussi vaines l'une que l'autre. Seul compte le retour à la vie naturelle.
La vieille comtesse Hermine, fanatique des idées de Maxime, rameute au château des centaines de pauvres gens, «d'êtres asociaux», et peu à peu se crée une sorte de phalanstère, totalement privé de lois et de règlements, dans lequel on vit sans travailler, mais en s'abandonnant à la nature. Cela finira mal, car le scandale est grand. Les autorités civiles et religieuses s'émeuvent. La troupe elle-même interviendra. La comtesse périt. Maxime reste seul. Seul avec Rosemolle.
On attendait avec intérêt le second roman de Paul Colin (prix Goncourt 1950 pour Les Jeux sauvages). Terre Paradis témoigne d'un enrichissement et d'un approfondissement considérables. C'est un livre étrange, subversif, une sorte de chant énorme où le lyrisme se mêle au réalisme, un poème animé d'une sincérité éperdue, et qui conserve jusqu'à la fin un humour violent en même temps qu'une tristesse déchirante. On y lira des pages admirables sur la nature, les bêtes, l'instinct de vie.