«Le réseau complexe de routes qui traverse l’Asie de la Méditerranée à la Chine et se prolonge jusqu’au Japon par voie maritime fut baptisé à la fin du XIXᵉ siècle, non sans un certain exotisme Seidenstrassen, «Routes de la soie», par le géographe prussien Ferdinand von Richthofen. Il aurait pu s’appeler Route des chevaux, Route des épices ou encore Route des idées religieuses… Il deviendra sans doute, dans quelques années, une «Route du pétrole».
La Route de la soie est un enchaînement de déserts, de steppes, de montagnes acérées, de voies maritimes. Elle a permis le développement des échanges commerciaux et culturels, la circulation des innovations techniques et des idées, mais a aussi donné lieu à des rivalités guerrières. En 1987, l’Unesco l’a surnommée «route de dialogue» afin de «bâtir les défenses de la paix dans l’esprit des hommes». Sous l’égide de cette organisation internationale, des expéditions scientifiques, des colloques ont été organisés, des publications ont vu le jour, mais il reste à établir un atlas détaillé de l’illustre route. Notre connaissance de l’épopée humaine dans le continuum culturel de l’Eurasie s’en trouvera ainsi accrue.»
Hervé Beaumont.