Poissons rouges

Trad. de l'italien par Jean Chuzeville. Introduction de Jean Chuzeville
Collection Les Essais (no15)
Gallimard
Parution
Le titre Poissons rouges est emprunté au premier volume d'essais ou, pour mieux dire, de «fragments», publié par Emilio Cecchi. Cet ouvrage, qui retint aussitôt l'attention des lettrés, succédait à une longue préparation critique dans le domaine des littératures modernes et de l'art pictural, notamment celui des maîtres florentins et siennois.
De cette singulière combinaison est né l'art mixte, un peu hallucinant bien que toujours si concret, d'Emilio Cecchi. Sorcellerie de village encore pleine de ses rites traditionnels associés à la connaissance des chimismes les plus nouveaux.
On conçoit que le genre populaire du roman n'aurait pu séduire un écrivain aussi rare. Peut-être Emilio Cecchi eût-il composé des nouvelles ou des contes s'il n'avait trouvé dans le «fragment» sa forme d'expression la plus appropriée. Le choix que nous offrons au public est en grande partie extrait des trois recueils publiés dans les années d'après-guerre : Pesci rossi, l'Albergyo del cattivo tempo et Qualche cosa.
Mais comme le fragment, loin d'exclure l'idée de composition, l'aiguise au contraire non moins que la forme et le style en ce qu'ils ont d'absolu, ce volume apparaîtra de lui-même composé. Il suit pour ainsi dire l'auteur, dans son existence et dans son développement, depuis ses premières années florentines et l'éveil de la sensibilité à travers les choses vues et vécues, les paysages contemplés ou rêvés, jusqu'au seuil métaphysique où les vérités de l'être, de la pensée et de l'art se rejoignent...
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