Le rire n'a pas de couleur
Collection L'Air du Temps
Gallimard
Parution
Grâce à un ethnographe cinéaste, surnommé au Niger «Monsieur Actualités Françaises Lumières de Paris», l’auteur passe un an en famille avec Damouré, Lam, Illlo, Douma et Tallou, personnages du film Les Fils de l’Eau. De la brousse envoûtée par des rites millénaires à la Gold Coast où des ministres africains vivent dans des maisons «assises les unes sur les autres» et se promènent en Jaguar, les «Bons Blancs» ouvrent tout grands ces «yeux de l’étranger qui ne voit que ce qu’il sait». Et des noirs, secrets, subtils et moqueurs, ils découvrent l’humour.
De son côté, Damouré, dont l’esprit n’a d’égal que la beauté, observe «manières de Blanc» d’un œil amusé. Avant de quitter les steppes nigériennes pour le pays de l’or, il note :
Nous partons pour un mois, trente jours, pas plus. Un mois de Gold Coast, c’est très bien, on verra. Si un Parisien te dit un mois, il faut faire une provision de dix mois. Le Journal de Route maintient cette parole vraie.
Après le «Bon Blanc», c’est le tour de certains de ses congénères :
C’est très intéressant de voir les Somba qui marchent le cul en l’air. Les Somba sont des frères terribles et très sages si on ne se moque pas d’eux : ils sont tout nus comme des œufs. La vie du Somba est la plus belle vie, pas de pagne, adieu rouge lèvres, adieu miroir, adieu robe et vivent les feuilles des arbres! Les feuilles des arbres sont les vêtements au pays Somba.
Ainsi un dialogue plein de «perles» s’engage entre les «Bons Blancs» et Damouré, véritable Ubu noir qui nous révèle un humour neuf.
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