La Sagesse de Goethe

Préface d'André Gide
Collection Blanche
Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1991
Marcel Drouin, sous le pseudonyme de Michel Arnauld, avait publié ces pages de 1900 à 1903, dans la petite revue L'Ermitage, où elles étaient restées enfouies et connues seulement de très rares amateurs : ainsi que le fait, dans sa préface, remarquer André Gide, dont Marcel Drouin fut l'un des plus intimes amis en même temps que son beau-frère, Goethe n'était point, en ce temps, très bien connu, ou plutôt compris. «On en était encore, sinon à douter de l'importance du grand poète de Weimar, du moins à ne point trop savoir à quoi s'en tenir sur la signification de son œuvre, sur l'universalité de son enseignement.» L'étude de Marcel Drouin, d'une rare densité de pensée et d'une élégante et pure clarté, se présente donc comme l'une des premières, sinon comme la première, qui ait permis, en France, d'aborder, de pénétrer, de comprendre la complexité du génie de Goethe. Cette sagesse, c'est-à-dire à la fois le comportement, l'esprit ou si l'on veut la morale et l'enseignement du grand poète, Marcel Drouin l'expose dans son développement d'abord, dans son essence ensuite – dans cette culture dont Goethe restera à jamais l'homme le plus représentatif – enfin dans son application, c'est-à-dire dans les rapports de Goethe avec la société. «Pour dégager la sagesse de Goethe de ses écrits et de sa vie, pour exposer dans sa complexité son lumineux mystère, il fallait non seulement une intelligence supérieure et extraordinairement exercée, mais encore cette probité intransigeante, cette rare honnêteté d'esprit par laquelle Marcel Drouin força l'estime de ses premiers maîtres d'abord, de ses condisciples, puis enfin de ses élèves durant le long temps de son professorat.» (André Gide.)