L'étrangère dans les portes
Collection Éditions originales
Gallimard
Parution
Jenny a dix·huit ans. Elle vit dans l'inaction, au sein d'une famille un peu détraquée par l'isolement et l'ennui dans une petite ville de France. Le père, la mère, le frère et les deux filles ne font rien de tout le jour, mais se disputent avec volupté. Pour échapper à cette vie, Jenny épouse Jérôme, un garçon qu'elle connaît à peine et qui l'emmène en Algérie dans sa propre famille.
Jenny, très vite, étouffe dans ce milieu grand·bourgeois. Elle s'ennuie, elle rêve. Un jour, une conférence faite par un Père Blanc, à laquelle elle assiste, l'émeut profondément. Le mysticisme est sa voie ; mais elle veut y entrer seule, sans directeur. Elle va tout abandonner, sa vie douillette, son mari, sa nouvelle famille. Et pour que son sacrifice au Dieu qu'elle cherche soit complet, elle choisira le métier le plus sordide, le plus humiliant : bonne tout faire chez un couple de petits bourgeois coloniaux.
Jenny est une âme ardente, pleine des plus hautes exigences. C'est une véritable expérience de la sainteté qu'elle va tenter pendant une année environ. Rien ne lui paraît assez dur : les macérations qu'elle s'inflige, ni les paroles ignobles que lui répète sa patronne, ni les services répugnants auxquels son état la contraint. Cette petite jeune femme fait la guerre à son orgueil, à son esprit avec la persévérance et la subtilité d'un vieux théologien. Quand elle croit ne plus vivre que par l'esprit, elle décide d'entrer au couvent et va consulter – enfin – un prêtre, qui la ramène à son mari.
Jérôme et sa famille reçoivent Jenny avec affection. Mais elle n'a rien de commun avec ce bonheur qu'on lui offre. Elle était affamée de bien autre chose. Le jour où elle découvre qu'elle est enceinte, elle comprend que Dieu l'a quittée. Peut-être qu'il n'existe pas? Sa crise d'amour divin n'était-elle rien qu'une passion exaltée de soi-même?
L'Étrangère dans les portes est une œuvre singulièrement subtile et profonde. Madeleine Alleins a su analyser magistralement les tentations d'une âme chrétienne éprise d'absolu. L'humilité, l'orgueil, l'amour de Dieu et l'amour de soi sont les thèmes qu'elle traite ici, avec autant d'intuition que de science. Et l'on ne sait ce qui est le plus admirable dans ce premier roman, de la sûreté de la pensée ou de la fermeté de l'écriture.
Jenny, très vite, étouffe dans ce milieu grand·bourgeois. Elle s'ennuie, elle rêve. Un jour, une conférence faite par un Père Blanc, à laquelle elle assiste, l'émeut profondément. Le mysticisme est sa voie ; mais elle veut y entrer seule, sans directeur. Elle va tout abandonner, sa vie douillette, son mari, sa nouvelle famille. Et pour que son sacrifice au Dieu qu'elle cherche soit complet, elle choisira le métier le plus sordide, le plus humiliant : bonne tout faire chez un couple de petits bourgeois coloniaux.
Jenny est une âme ardente, pleine des plus hautes exigences. C'est une véritable expérience de la sainteté qu'elle va tenter pendant une année environ. Rien ne lui paraît assez dur : les macérations qu'elle s'inflige, ni les paroles ignobles que lui répète sa patronne, ni les services répugnants auxquels son état la contraint. Cette petite jeune femme fait la guerre à son orgueil, à son esprit avec la persévérance et la subtilité d'un vieux théologien. Quand elle croit ne plus vivre que par l'esprit, elle décide d'entrer au couvent et va consulter – enfin – un prêtre, qui la ramène à son mari.
Jérôme et sa famille reçoivent Jenny avec affection. Mais elle n'a rien de commun avec ce bonheur qu'on lui offre. Elle était affamée de bien autre chose. Le jour où elle découvre qu'elle est enceinte, elle comprend que Dieu l'a quittée. Peut-être qu'il n'existe pas? Sa crise d'amour divin n'était-elle rien qu'une passion exaltée de soi-même?
L'Étrangère dans les portes est une œuvre singulièrement subtile et profonde. Madeleine Alleins a su analyser magistralement les tentations d'une âme chrétienne éprise d'absolu. L'humilité, l'orgueil, l'amour de Dieu et l'amour de soi sont les thèmes qu'elle traite ici, avec autant d'intuition que de science. Et l'on ne sait ce qui est le plus admirable dans ce premier roman, de la sûreté de la pensée ou de la fermeté de l'écriture.
