L'Embarquement du Lundi

Gallimard
Parution
N'appartient plus au catalogue de l'éditeur depuis 
1996
Alger. Un jeune homme sort d'une maison de repos, l'âme convalescente, aspirant à une joie toute païenne de vivre. Il ne rentrera pas chez lui. Son premier acte est d'acheter un cahier, car il ne veut plus désormais laisser passer inaperçue une seconde de sa vie. Il notera tout.
Pendant une semaine, caché au milieu de ce peuple pauvre, gesticulant et cosmopolite, qui campe à la frontière de la Kasbah, il va marcher, inlassablement, nuit après jour, en lui-même et dans les rues de la ville, cherchant quelqu'un, cherchant quelque chose, sous un ciel de début d'été.
En proie aux sensations et pour s'en évader, il tente des expériences : il s'embauche chez un menuisier ; passe un moment de détente sur la plage, etc. Il essaye de dialoguer humblement avec les choses : les bêtes, le soleil, la mer, avec les hommes quand il le peut. Il a aussi de mauvais moments : parfois l'on sent le désespoir et le vice proches de lui, mais il opère méthodiquement sa propre reconquête. Et le sixième jour, le samedi, il se tire d'une dernière épreuve : l'amour avec une fille de rencontre. Un instant, on a l'impression désastreuse qu'il va étrangler sa partenaire... mais non. Ce n'était qu'une appréhension, et le livre se termine sur la rue d'Alger en plein Ramadan.
En un style très ferme, mais non dépourvu de tendresse ni de sensualité, Jean Pelegri nous offre avec L'Embarquement du Lundi une véritable redécouverte du monde, du monde humble et quotidien, qui est, comme on sait, le plus merveilleux.