L'amitié de Proust

Préface de Paul Morand
Avec une lettre inédite de Marcel Proust
Collection Cahiers Marcel Proust (no8)
Gallimard
Parution
L'amitié de Proust n'est, à proprement parler, ni une biographie, ni une étude critique ; mais, tenant de l'une et de l'autre à la fois, elle évoque la physionomie la plus secrète de Marcel Proust ; elle dégage le sens et le propos de son œuvre et manifeste les traits essentiels de son génie. Ce livre suggère que, loin d'être un sceptique ou un dilettante, l'auteur du Temps retrouvé, éclairé par un instinct véritablement prophétique, eut l'intuition des vérités métaphysiques les plus hautes et crut à la réalité transcendante de l'esprit. Le docteur Proust, qui fut le fidèle exécuteur testamentaire de son frère, écrivait lui-même avant de disparaître à Georges Cattaui qui venait de lui soumettre son livre : «Au sujet de ce que vous pensez sur les conceptions religieuses et morales de Marcel, vous avez absolument raison... Ceux qui pensent qu'il ne vivait pas dans un monde de croyance très élevé se trompent, et c'est vous qui avez, avec une pénétration à laquelle je rends hommage, vu tout à fait juste».
D'aucuns insinuent que le prestige de Proust est en déclin, que son style est suranné, que ses préoccupations ne sont pas les nôtres. Il n'en est rien. Proust, par ceux qui savent le lire, répond à nos problèmes les plus actuels : celui de l'humanismen celui des rapports de la science et de la poésie, celui de la Présence, celui de l'Éternité perçue dans l'instant intemporel.
Proust et sa province ancestrale, la Beauce ; Proust et son temps ; l'hérédité juive que Proust tenait de sa mère ; l'influence sur Proust des lettres anglaises ; la signification spirituelle de son œuvre : ce que Proust entendait par I'Adoration perpétuelle, ce sont là quelques-uns des sujets qu'aborde ce livre, dont Paul Morand a pu dire qu'il est «le commentaire le plus fervent, le plus lucide qu'ait inspiré la Recherche du temps perdu».