Juan de Mairena

Trad. de l'espagnol par Marguerite Léon. Préface de Jean Cassou
Collection Les Essais (no75)
Gallimard
Parution
«Il n'y a de littérature possible – dit Jean Cassou dans la préface qu'il a écrite pour ce livre – qu'une littérature de paradoxe.» Telle est l'opinion profonde de l'Espagne. C'est que les paradoxes, les épigrammes, les caprices – caprichos – expriment la sagesse profonde, le scepticisme léger du peuple. «Le folklore est vie, création, épigramme et paradoxe. Il est poésie. Et nul peuple n'a plus beau folklore que l'espagnol, peuple éminemment sentencieux.»
Le grand poète Machado, mort en exil pendant la guerre civile, imagine un philosophe, Juan de Mairena, disciple d'un autre philosophe, Abel Martin. Il lui attribue ses pensées, ses réflexions. ses paradoxes, sur les sujets les plus divers. C'est une pensée sceptique, légère comme celle des sophistes grecs, que nous voyons naître devant nous.
Cependant, rien de moins gratuit, sous une apparente frivolité, que la pensée de Juan de Mairena. «Sophiste et sceptique, Juan de Mairena n'est nullement un charlatan, mais – dit Jean Cassou – le plus authentique Espagnol, cet homme doux et bon que nous avons connu, don Antonio Machado. Espagnol du peuple, poète unique, poète du cœur, poète de l'âme, saint et martyr.»